Dakar — Les États Africains doivent revenir aux fondamentaux des droits de l'environnement pour arriver à une meilleure prise en charge des litiges environnementaux sur le continent, a soutenu, vendredi, à Dakar, Sokhna Dié Ka Dia, directrice du hub de Dakar de Natural Justice, organisation spécialisée dans les droits de l'homme et le droit de l'environnement.
"Fondamentalement, nous demandons aux États africains de revenir aux fondamentaux des droits de l'environnement, c'est ça qui va nous permettre d'avoir un développement économique durable", a-t-elle déclaré.
Sokhna Dié Ka Dia s'entretenait avec des journalistes, en marge d'un colloque international portant sur le thème "Le droit régional ouest africain de l'environnement : entre ambitions et réalité".
Le colloque réunit des spécialistes du droit de l'environnement, dans le cadre de leurs activités d'échanges interuniversitaires et de recherches, pour réfléchir sur la situation du droit régional ouest africain de l'environnement.
La finalité d'un État, c'est de pouvoir associer développement économique et protection de l'environnement pour le bien-être de ses populations, selon Sokhna Dié Ka Dia. "On ne veut pas de développement qui va détruire notre planète, nous ne voulons pas de développement qui va détruire notre génération", a-t-elle insisté.
La première approche préconisée dans cette perspective, "c'est de rendre accessible le droit aux communautés, aux populations, pour que ces dernières puissent les comprendre et puissent comprendre les violations qui sont commises sur leur environnement, sur leurs droits fondamentaux".
"L'application de ces lois ne se fera pas sans les populations, parce que ce sont elles la finalité des règles de droit", estime Mme Dia.
Elle a ajouté que l'objectif général visé par le colloque est "d'engager, entre spécialistes ouest africains de l'environnement, une réflexion et des échanges approfondis sur l'existence, la consistance et les perspectives de développement du droit ouest africain de l'environnement".
Les organisateurs de ce colloque expliquent que cette rencontre a été rendue nécessaire par "le caractère fragmentaire du droit environnemental et le besoin d'une densification normative de celui-ci, et d'autre part, par l'absence de travaux scientifiques sur l'État du droit ouest africain de l'environnement".
"le choix du thème s'explique fondamentalement par la volonté des initiateurs de jeter un regard d'ensemble sur l'existence, la substance et le développement de ce droit qui reste encore un droit embryonnaire, mais prometteur", a-t-elle insisté.
Des recommandations seront formulées au terme de la rencontre, à l'intention des autorités étatiques, des organisations internationales et des organisations communautaires ouest-africaines.
Les actes du colloque seront publiés sous forme d'ouvrage collectif, selon Sokhna Dié Kâ Dia.