« Un, deux ou trois au maximum », c'est le nombre de postes disponibles pour les médecins qui souhaitent suivre la spécialisation en psychiatrie à la Faculté de Médecine, chaque année.
« Vingt-quatre », c'est l'effectif des psychiatres enregistrés au sein de la Société malgache de psychiatrie. « C'est très peu par rapport aux besoins», notent des psychiatres dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre. Une source auprès du ministère de la Santé publique a souligné, hier, que le recrutement des spécialistes dépend des besoins, des postes disponibles et des activités prioritaires. La santé mentale figure loin derrière.
Il y a, certes, des spécialistes plus indispensables, comme les chirurgiens et les réanimateurs anesthésistes, dont dépendent des vies. Mais si l'on tient compte des personnes atteintes de maladies mentales dans les rues, des personnes atteintes de dépression ou de troubles psychotiques, la prise en charge de ces maladies doit également être une priorité. Faute de spécialistes, la plupart sont livrés à eux-mêmes.
« La mise en place d'un service neurologique et d'un plus grand nombre de centres psychiatriques devra être une priorité pour les différentes régions du pays dans les années à venir », a déclaré le Dr Laurent Musango, représentant de l'OMS à Madagascar, au mois de juin. La santé mentale a un impact profond sur la santé et la capacité des individus à contribuer au développement du pays. La Suisse, dont l'économie est la plus prospère au monde, est dotée de cinquante psychiatres pour cent mille habitants, selon les données Eurostat.