La contribution du secteur numérique dans le produit intérieur brut est assez faible. Le secteur, en effervescence depuis plusieurs années, devrait pourtant générer plus dans l'économie nationale.
Les chiffres officiels rapportent que la part du numérique dans le produit intérieur brut de la Grande île n'est que de 1,7 %, alors qu'il s'agit d'un secteur pourvoyeur d'emplois et de main-d'œuvre capable de générer de la valeur ajoutée. Ce constat a été partagé hier par Stéphanie Delmotte, ministre du développement numérique, des postes et des télécommunications, lors de la clôture de la première cohorte de startups digitales, épaulées par le programme «Miary Digital».
Selon la membre du gouvernement, «Cette contribution à l'économie nationale est assez faible comparée aux autres pays africains. La part du numérique dans le PIB pour des pays comme le Nigeria, par exemple, peut atteindre les 20 %. Pour Madagascar, elle devrait se situer autour de 10 % en moyenne», confie Stéphanie Delmotte. C'est un secteur qui commence à se développer.
Accès aux smartphones
L'État, néanmoins, veut avancer des stratégies pour faire grossir la part des TIC dans l'économie. Certes, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Les politiques veulent y aller crescendo. Cela commence par les infrastructures. «Nous donnons tous les moyens pour aider le secteur privé, qui génère des investissements importants dans le secteur des TIC, dans le renouvellement des infrastructures. Nous devons aussi trouver des moyens pour faire baisser les coûts de l'internet afin que les services puissent profiter au plus grand nombre», explique la membre du gouvernement.
Dans une entrevue avec la presse, elle explique également que le gouvernement s'est fixé comme priorité d'étoffer les réseaux de télécommunication, notamment avec les réseaux de pylônes recouvrant l'île. L'accès aux smartphones est aussi devenu un impératif pour se tourner encore plus vers tout ce qui est data. C'est un secteur qui génère plus de 350 milliards d'ariary (fixe et mobile), avec un taux de croissance de 22,5 %. Néanmoins, le taux de couverture pour les réseaux 4G reste fort disparate, avec une couverture globale de 55 % sur tout le territoire national.
Dans le plan stratégique du numérique (PSN), il est indiqué que la Grande île ambitionne de porter à 6 % la part du numérique dans le PIB d'ici à 2028. Bien que cet objectif soit encore faible comparé à d'autres pays africains, il s'agit déjà d'une ambition audacieuse de la part de la Grande île. La transformation numérique à Madagascar revêt justement des enjeux capitaux pour le pays, notamment en termes de création d'emplois. 137 000 emplois potentiels pourraient être créés grâce au numérique, et 122 000 emplois pourraient être transformés en emplois numériques si la Grande île pouvait accélérer sa transformation numérique.