Madagascar: Pénurie d'eau à Antananarivo - La Banque mondiale prête main-forte

À la demande de l'État, la Banque mondiale vient en renfort face au problème de la pénurie d'eau à Antananarivo. Des solutions à court, moyen et long terme ont été définies durant une réunion conduite par le président de la République, hier, à Iavoloha.

Un renfort. Outre l'ensemble de l'Exécutif, la mobilisation générale face à la pénurie d'eau à Antananarivo et ses environs est aussi lancée à l'endroit des partenaires internationaux de Madagascar. À cet effet, Andry Rajoelina, président de la République, a conduit une réunion avec la Banque mondiale, hier, au palais d'État d'Iavoloha.

Le but de cette réunion est de définir les axes où l'institution de Bretton Woods peut prêter main-forte face à la crise de l'eau. À entendre la synthèse de la réunion faite par le chef de l'État, la Banque est en backup sur les réponses d'urgence et à court terme, mais aussi sur les solutions à moyen et long terme. Face à l'urgence, le déploiement des camions-citernes pour approvisionner en eau cent cinquante bonbonnes réparties dans les quartiers de la capitale et ses environs.

En plus des huit camions-citernes de la Jirama, dix autres ont été mobilisés par l'État. Il y a aussi des camions avec plateaux sur lesquels sont montées des citernes. Quatre camions-citernes fournis par la Banque mondiale, d'une capacité de 20 m³ et de 10 m³, viendront en renfort à partir de la semaine prochaine. Ces véhicules viennent d'arriver au port de Toamasina et seront remis officiellement mardi, selon le locataire d'Iavoloha.

« L'eau transportée par les camions-citernes pour approvisionner les bonbonnes est collectée directement à la station de traitement d'eau de Mandroseza. L'eau et le matériel font l'objet d'un test et d'un contrôle toutes les heures afin d'assurer que l'eau distribuée à la population soit conforme aux normes sanitaires », souligne le Centre opérationnel Rano (COR), afin de rassurer l'opinion publique.

À moyen terme, le soutien de la Banque mondiale portera sur l'achat de groupes électrogènes d'urgence à installer dans les stations de pompage. Ceci afin d'éviter les coupures d'eau lors des délestages. Comme l'explique Lalaina Andrianamelasoa, ministre de l'Eau, de l'assainissement et de l'hygiène, « rétablir l'approvisionnement en eau prend beaucoup plus de temps que pour l'électricité ». Afin d'éviter d'endommager les équipements et les conduits, il faut procéder graduellement à l'ouverture des vannes, et cela peut prendre jusqu'à trois heures après le retour du courant, explique-t-il.

Solutions structurelles

Le ministre Andrianamelasoa, présent à la réunion d'Iavoloha, est justement chargé de s'assurer de la réalisation des actions qui y ont été définies dans les temps impartis. « L'objectif est qu'à la prochaine saison sèche, l'année prochaine, la population d'Antananarivo ne subisse plus de pénurie d'eau », soutient le président Andry Rajoelina.

L'institution de Bretton Woods sera surtout mise à contribution pour renforcer l'insuffisance structurelle dans la production et la distribution d'eau. S'agissant de la production, il y a un déficit de 100 000 m³ d'eau par rapport aux besoins journaliers des habitants d'Antananarivo, évalués à 300 000 m³. À cela s'ajoutent des déperditions estimées à 20 % de la production journalière, à cause de la vétusté du réseau de distribution.

Des solutions à moyen et long terme ont ainsi été définies durant la réunion d'hier, à Iavoloha, afin de booster la production d'eau et d'améliorer la distribution. Le démarrage de trois forages à Ampiriky, Laniera et Ankadivoribe le mois prochain figure ainsi dans la liste des actions à moyen terme. Ils auront une capacité de production de 2 400 m³ par jour. Pour combler le gap de la production d'eau dans la capitale et ses environs, l'État mise surtout sur « des solutions durables ».

Ces projets, ayant une portée sur le long terme, sont dans le cadre du Projet d'amélioration de l'accès à l'eau potable de Madagascar (PAAEP) et le projet Tana Water III. Les études techniques sont déjà bouclées. Le communiqué du conseil des ministres de mercredi souligne que « ces projets datent déjà de 2021, mais à cause du favoritisme dans l'attribution de marchés publics, les travaux ne sont pas faits ». La missive ajoute que « le Président s'est insurgé contre le fait qu'une minorité mette en péril l'intérêt général ».

Ainsi, le ministre de l'Eau, en tant que responsable désigné du suivi de la concrétisation des projets définis hier, est visiblement soumis à une obligation de résultat. Il y a la construction d'une nouvelle station de traitement d'eau d'une capacité de production de 30 000 m³ par jour à Ambohitrimanjaka. « Notre souhait est qu'elle soit terminée l'année prochaine », indique le chef de l'État.

La construction d'une autre station de traitement à Amoron'Ankona est annoncée pour la fin de cette année ou en début de l'année prochaine, au plus tard. Elle aura une capacité de production journalière allant jusqu'à 60 000 m³ d'eau. Une nouvelle station de pompage sera aussi installée en renfort à Mandroseza pour produire 10 000 m³ d'eau par jour. La mise à niveau d'autres stations de production comme celles d'Ankadivoribe, Faralaza et Vontovorona est aussi au programme, ainsi que le renouvellement du réseau de distribution sur un total de 78 kilomètres.

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