Huit mois après la mort de Jean Sylvio Isidore, la famille de ce retraité de 65 ans lutte toujours pour obtenir des réponses. Décédé en février dernier d'une hémorragie intracrânienne, le retraité avait été hospitalisé quelques jours seulement après avoir ressenti de violentes douleurs abdominales. Soupçonnant une négligence médicale, la famille a déposé une plainte dès février et avait même été reçue par le ministre de la Santé, le 19 février. Toutefois, cette rencontre n'a rien donné de concret, explique un membre de la famille.
Depuis, la famille Isidore attend toujours le rapport d'enquête du Medical Negligence Standing Committee, sur lequel siège des médecins indépendants, et elle se heurte au silence des autorités. Jean Sylvio Isidore s'était rendu à l'hôpital de Souillac pour des douleurs au ventre début février. Malgré ses antécédents de problèmes cardiaques et son traitement à la warfarine, un médicament anticoagulant, il avait reçu une injection à propos de laquelle la famille n'a toujours pas de détails. Peu après cette injection, il a développé des hématomes et des enflures inquiétantes, mais ses appels à l'aide n'ont pas été pris au sérieux par les médecins de l'hôpital. Le lendemain, alors qu'il se rendait à l'hôpital de Rose-Belle pour d'autres examens, il a appris que cette injection n'aurait jamais dû lui être administrée.
Etant entré dans le coma, Jean Sylvio Isidore a subi une opération le 5 février, mais il est décédé deux jours plus tard. Dès lors, ses proches réclament des explications. Josiane, son épouse, et leurs quatre enfants, sont déterminés à obtenir des réponses. La famille a entrepris de longues démarches et a été entendue par le comité d'enquête médicale. Un fonctionnaire du ministère de la Santé était chargé de faire le lien avec elle mais il a coupé tout contact dès que le rapport de l'enquête a été rendu en septembre.
Malgré leurs demandes répétées, la famille Isidore n'a toujours pas eu accès à ce rapport. «Nous avons le droit de savoir ce qui est arrivé à notre père. Le médecin qui a fait cette injection est toujours en poste, et nous n'avons aucune information sur ce qui s'est réellement passé.» Cette incertitude ronge la famille, qui a même lancé une pétition en ligne pour exiger la publication du rapport médical. Pour eux, il est inconcevable qu'après tant de mois, aucune réponse ne leur ait été fournie. Nous avons tenté d'avoir une explication des autorités également mais en vain.
Après la mort de Jean Sylvio, ses enfants, dont certains vivent en France, avaient décidé de se battre jusqu'au bout. Soutenue par l'avocat Me Shakeel Mohamed, la famille continue d'appeler à la transparence et à la justice. Sa détermination illustre un malaise profond vis-à-vis de la gestion des affaires de négligence médicale présumée et de l'accès limité aux informations pour les familles touchées. Pour les proches de Jean Sylvio Isidore, connaître la vérité est la première étape dans leur quête de justice.