L'ONG exhorte la ministre chargée des Droits humains à intervenir pour que les droits de ce professionnel des médias soient garantis dans la procédure en cours devant le Parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe et qu'il comparaisse en homme libre.
Dans une lettre adressée à la ministre des Droits humains, l'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) appelle ce membre du gouvernement à intervenir pour que les droits de Patrick Lokala, responsable de la chaîne Youtube Télé News RDC, soient garantis dans la procédure en cours devant le Parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe. Cette organisation demande également à ce que le journaliste comparaisse en homme libre.
" Au nom du comité exécutif de l'Olpa, l'ONG de défense et de promotion de la liberté de la presse, j'ai l'avantage d'approcher votre autorité pour exprimer la vive préoccupation de l'organisation sur l'incarcération de Patrick Lokala", a écrit cette organisation dans une correspondance signée au nom du comité exécutif par sa secrétaire exécutive par intérim, Chancelle Nsingi.
Et d'insister: " l'Olpa vous prie, en votre qualité de ministre ayant les Droits de l'homme dans ses attributions, de ne ménager aucun effort afin que le droit de la défense du journaliste Lokala soit garanti. Sans, par ailleurs, se prononcer sur le fond de cette affaire, l'Olpa a dit déplorer et condamner le traitement inhumain et dégradant subi par le journaliste lors de son interpellation à son domicile.
Il salue, par ailleurs, le communiqué du cabinet du ministre chargé de la Justice et Garde des sceaux du 7 octobre 2024, exigeant l'arrestation des agents qui ont procédé à l'interpellation de Patrick Lokala. Mais l'ONG dit tout, étant restée sceptique sur l'application d'une sanction exemplaire à infliger à ces agents qui ne sont pas à leur premier forfait. La liberté provisoire pour Patrick Lokala pour l'Olpa, en effet, le journaliste ayant une adresse bien connue, il serait souhaitable que ce dernier recouvre sa liberté et que l'instruction de la cause se poursuive normalement. Ce professionnel des médias, rappelle l'Olpa, a été interpellé, le 7 octobre 2024, par des agents de police judiciaire du Parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe à son domicile.
L'ONG regrette que ce dernier ait été brutalisé devant ses proches, menotté puis embarqué manu militari dans un véhicule et conduit au cachot du Parquet où il est placé sous mandat d'arrêt provisoire jusqu'à ce jour. Selon cette ONG, il ressort de l'instruction faite par le chef du Parquet en personne que deux dossiers judiciaires sont ouverts à charge du journaliste Patrick Lokala.
Il est poursuivi par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour outrage aux magistrats, faux en écriture et propagation de faux bruits. "Le journaliste est accusé d'avoir brandi, lors de ses différentes prestations sur Télé News RDC et sur d'autres médias de Kinshasa, un document reprenant une centaine des noms des présumés faux magistrats nommés par le CSM alors qu'ils n'auraient pas concouru aux épreuves organisées à l'intention des candidats à la magistrature", a expliqué l'Olpa.
A l'en croire, un autre dossier est relatif à la plainte déposée en date du 23 juillet 2024 par Christian Lusakueno, directeur général de radio Top Congo FM, pour imputations dommageables contre les auteurs des posts et publications calomnieuses à son égard sur Internet après avoir critiqué l'Inspection générale des finances dans sa mission d'audit à la Générale des carrières et des mines transformée en contrat de consultance. Dans sa correspondance datée du 10 octobre 2024, l'Olpa a noté que l'audition du journaliste se poursuivait jusqu'à ce jour, malgré les conditions de détention qui laissent à désirer.