La zone de Wonduruba, dans l'État d'Equatoria-Central, a été cette semaine le théâtre de nouveaux combats entre deux factions dissidentes issues du groupe rebelle National Salvation Front (NAS) du général Thomas Cirillo, non-signataire de l'accord de paix de 2018.
Entamée le 7 octobre, la tournée des comtés de l'État d'Equatoria-Central par son gouverneur, le général Augustino Jadalla, devait servir à promouvoir la paix et le dialogue, dans cette région où le dernier conflit armé actif du Soudan du Sud n'est toujours pas résolu. Mais c'est, à l'inverse, une explosion de violence qui l'a accompagné.
Des combats meurtriers ont éclaté le 7 octobre entre la milice de Kenyi Abdu, alias Kenyi Warrior, ralliée à l'armée sud-soudanaise et chargée de déloger les groupes rebelles, et le groupe de Kenyi Loburon, à la tête du National Salvation Front United Forces (NASUF). En rupture avec le général Thomas Cirillo, chef du NAS, il est toujours en guerre contre le gouvernement.
Au moins cinq soldats sont morts et 19 civils ont été tués dans des actes de vengeance. Dans un communiqué daté du 10 octobre, le groupe de Kenyi Loburon affirme avoir repoussé des attaques des forces pro-gouvernementales contre ses bases les 7 et 8 octobre, et les accuse de s'être vengées sur des civils innocents. Le ministre de la Paix du gouvernement provincial d'Equatoria-Central a, lui, dénoncé « le massacre horrible » de dix jeunes à Wonduruba et de neuf autres dans le village de Kulipapa. Il promet de mener une enquête pour que « les auteurs de ces actes de violence absurdes et lâches » soient identifiés et que justice soit faite. L'ONU dénonce des exécutions extrajudiciaires et réclame une enquête.