Les autorités kényanes ont annoncé - cette semaine - la signature d'un partenariat public-privé entre Ketraco, la société de distribution d'électricité kényane et le groupe indien Adani pour la construction de trois lignes électriques et deux sous-stations. Adani assurera leur fonctionnement pendant trente ans avant de les remettre aux autorités. Un projet, dont le coût est estimé à 736 millions de dollars, a priori financé par un mélange de dette et de fonds propres, mais qui fait l'objet de controverses.
Le ministre en charge de l'Énergie défend un accord nécessaire pour lutter contre les coupures de courant. Qui se sont multipliées ces derniers mois. Le réseau de transport électrique vieillissant est devenu insuffisant. Alors que la consommation d'électricité a augmenté de 76% par habitant ces vingt dernières années selon l'Agence internationale de l'énergie. Le gouvernement, à court d'argent, insiste sur le besoin de recourir à un partenariat public-privé pour agrandir et améliorer son réseau.
Recours juridique
Mais, cet accord signé avec le groupe indien Adani fait l'objet de critiques. Un cabinet d'avocats a lancé en septembre 2024 une demande pour obtenir plus d'information concernant le processus d'attribution du marché à la firme indienne. Sans succès. Une association de la société civile a aussi déposé un recours juridique pour tenter de stopper ce partenariat. Dénonçant un manque de transparence dans le processus. Surtout que le groupe Adani est déjà au coeur d'une autre controverse au Kenya.
Études en amont sur Adani
Car les travailleurs de l'aviation civile s'opposent à un projet de rénovation de l'aéroport international de Nairobi qui verrait la firme indienne Adani obtenir l'exploitation du site pour trente ans. Un recours en justice a été déposé et l'attribution du projet a été suspendue dans l'attente du jugement. Malgré ces critiques, le gouvernement se défend : Adani a, selon lui, fait l'objet d'études en amont de ce nouveau partenariat dans l'énergie.