En Côte d'Ivoire, la révision des listes électorales démarre le 19 octobre, dans moins d'une semaine. La Commission électorale indépendante espère un enrôlement massif de nouveaux électeurs. Pour les partis politiques, c'est d'ailleurs une priorité, comme par exemple à Yopougon, la commune la plus peuplée du pays.
Avec son million et demi d'habitants, Yopougon est un réservoir de voix convoité, à un an de la présidentielle, mais ce n'est pas sûr que les habitants soient convaincus.
Dans le quartier pauvre Koweït, des militants d'un parti politique essaient d'inciter les plus jeunes à rejoindre le corps électoral : « Tu prends ta pièce d'identité et tu y vas directement ; il ne faut pas négliger le vote ; après le 19, tu vas te faire enrôler ».
Face à eux, Franck, 19 ans. Il écoute poliment mais « Ils m'ont convaincu un peu. Je n'ai jamais voté, en fait. En ce moment, je ne m'intéresse pas trop au vote », dit-il.
« J'ai décidé de m'inscrire »
Désintérêt partagé, ici, par d'autres jeunes majeurs. Certains, plus âgés, sont, au contraire, plus réceptifs comme Sandrine qui a longtemps boudé les urnes : « Là, j'ai décidé de m'inscrire. Avec la situation du pays, la cherté de la vie, le chômage, ce n'est pas facile...)
Dans les allées sablonneuses, les militants ne passent pas inaperçus. C'est même la routine pour Audrey : « Ils pourraient venir un autre jour qui n'a rien à voir avec la campagne électorale, mais quand ils viennent comme ça, c'est pour qu'on vote pour eux, c'est tout. »
Pour la présidentielle de 2020, Yopougon comptait 400 000 inscrits, environ, sur la liste électorale, un quart de la population de la commune.