Les Comores ont réussi l'exploit de ces éliminatoires de la CAN 2025 en infligeant, vendredi 11 octobre, à la Tunisie sa première défaite (1-0) à domicile dans les qualifications depuis 2012. La performance porte la signature de l'attaquant Saïd Rafiki unique buteur de la rencontre. Avant le match retour mardi, le joueur de Troyes est revenu avec RFI sur cet exploit historique.
L'euphorie est-elle retombée depuis cette victoire historique contre la Tunisie que vous avez battue chez elle ?
Oui, c'est retombé parce qu'on est un pays très humble et on a la tête sur les épaules. On a gagné, certes, mais on sait qu'il faut vite « switcher » parce que le match retour contre la Tunisie arrive très vite (mardi). Donc, il faut vite passer à autre chose, même si on a profité de cette victoire, il faut penser à refaire le même match mardi.
Justement, mardi, vous recevez la Tunisie en match retour. Vous dites-vous que vous avez fait le plus dur ou que ça va être encore plus corsé qu'au match aller ?
Les gens vont certainement penser qu'on a fait le plus dur, mais moi, je pense que tout reste à faire. Parce que le plus dur dans le foot, c'est d'être constant et de confirmer. On a juste montré aux gens que nous, les Comoriens, nous arrivons à exister et à réussir de belles choses. Le plus dur maintenant, c'est de montrer qu'on peut être régulier et gagner encore des matches. C'est à nous de tout donner et de rester confiants sur nos qualités comme on a fait au match aller.
Vous êtes le héros de cette victoire avec votre but décisif qui inflige à la Tunisie sa première défaite en éliminatoires de la CAN depuis 2012. Comment l'avez-vous vécu ?
Je l'ai bien vécu et j'étais très content parce que je trouvais qu'on défendait beaucoup. On a beaucoup couru pour défendre et je pense que le but a libéré un peu tout le monde. C'est vrai, sur la fin, on a beaucoup défendu, mais on n'a rien lâché. On n'a pas réussi à marquer le deuxième but, donc il fallait préserver le score. On l'a réussi, je suis très, très content. Souvent, les gens pensent à celui qui a marqué, mais c'est toute l'équipe qui a fait un bon travail.
À quoi avez-vous pensé juste avant le but et au moment de la frappe ? Vous la voyiez déjà dedans ?
J'ai beaucoup confiance en moi et je sais qu'il m'en suffit d'une pour qu'elle finisse au fond et Dieu merci, c'était celle-là donc je suis très content.
Quel a été le message de votre sélectionneur Stefano Cusin avant la rencontre ? La Tunisie, c'est quand même un gros morceau...
Il savait qu'il fallait sortir un gros match contre la Tunisie. Il a dit qu'il fallait avoir plus la dalle qu'eux, ne pas avoir peur de jouer et aller les chercher haut. Tout ce qu'il nous a dit de faire, on l'a montré sur le terrain. On avait fait deux matchs nuls lors des deux premières journées (1-1 face à la Gambie et Madagascar), malheureusement, les gens ne regardent que le score final, mais on était déçus à la fin. À chaque fois, on s'est procuré beaucoup d'occasions, mais on n'a pas été efficace devant. Contre la Tunisie, c'était l'inverse : on n'a pas eu énormément d'occasions, mais on a été efficaces. On sait qu'à chaque match, on aura des occasions, c'est à nous d'être efficaces, surtout devant.
Les Comores ont eu un passage à vide après la CAN 2022, votre génération a l'air d'avoir repris le fil. Comment se passe cette transition entre vous, les jeunes ou les nouveaux et les anciens qui sont encore là ?
Personnellement, je me sens très bien, j'ai été très bien accueilli, car, je suis arrivé en sélection en novembre dernier. C'est vrai, il y a la nouvelle génération qui arrive, les jeunes ont commencé à se montrer et il y a un bon mélange entre les anciens et les jeunes. C'est ce qui fait notre force, je pense. Après, mieux faire que les anciens, c'est forcément l'objectif, donc on va tout faire pour aller de l'avant et « inch'Allah » on va le faire.