En première ligne. Le secteur privé est aussi une figure de proue dans la lutte contre la corruption. Il joue le rôle de «gatekeeper», de gardien dans le monde des affaires. Vendredi, les représentants des principaux groupements du secteur privé ont participé à une table ronde pour élaborer la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Une réunion qui s'est tenue dans un cadre de choix, les locaux du Bureau indépendant de lutte anti-corruption, à Ambohibao.
«Le secteur privé joue un rôle clé dans le développement. Il est appuyé par l'État qui est d'ailleurs son partenaire, notamment pour attirer des investissements et pour accompagner le secteur privé dans la réduction du taux de corruption, surtout dans le cadre des affaires. Vous n'êtes pas sans savoir que cela diminue fortement les investissements», confie Vahinisoa Rasamoely, secrétaire générale du ministère de l'Industrialisation et du Commerce.
Pour Francis Rabarijohn, président du Groupement des entreprises de Madagascar, «le secteur privé est prêt à apporter sa pierre à l'édifice dans la lutte contre la corruption. Nous demandons aussi à ce qu'elle soit renforcée. Ce fléau a en effet des conséquences néfastes sur tous les plans», s'adresse-t-il à la presse.
Pour redéfinir les contours et les actions à effectuer en priorité dans la lutte contre la corruption, le Comité de Pilotage pour l'élaboration de la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC) a lancé une série de concertations thématiques. «Cette consultation fait partie du second volet de l'élaboration de la SNLCC», explique Sahondra Rabenarivo, présidente du comité de pilotage de l'élaboration de cette stratégie.
«L'objectif de ces rencontres est d'identifier les défis rencontrés lors de la mise en oeuvre de la SNLCC 2015-2025 et de proposer des recommandations pour la nouvelle stratégie nationale», explique-t-elle. Le secteur privé, par sa capacité à influencer les pratiques commerciales et économiques, joue donc un rôle crucial dans ce combat. Les recommandations issues de cette consultation seront intégrées à la nouvelle stratégie nationale, qui se veut plus inclusive et adaptée aux réalités du terrain, afin de rendre la lutte contre la corruption plus efficace et pérenne à Madagascar.