Touba Mbella (Kaffrine) — Plus de cent groupements féminins ont bénéficié d'un encadrement agricole de Caritas Kaolack, dans des "champs-écoles paysans" aménagés dans les départements de Birkelane (Kaffrine) et Gossas (Fatick), a appris l'APS des initiateurs.
"Ces champs-écoles paysans sont des lieux d'échanges d'expériences et de connaissances, qui permettent aux productrices d'apprendre des techniques tout en pratiquant et en étant doter en outils pour analyser leurs pratiques et identifier des solutions à leurs problèmes", a expliqué, l'ingénieure en agroforesterie à Caritas Kaolack, Marie Claver Ngom.
Elle s'exprimait au terme d'une visite d'un champ-école à Bidiam, un village de la commune de Touba Mbella (Birkelane), dans le cadre des activités du projet d'autonomisation des femmes et financement vert (PAFIV). Ce projet est mis en oeuvre par Caritas Kaolack, en partenariat avec Eclosio.
La visite s'est déroulée en présence de Teheye Jeanne Marie Diome, cheffe du projet PAFIV, dans les départements de Birkelane et Gossas, du chef de village de Bidiam, des autorités territoriales, et des membres de groupements féminins.
"Le champ-école paysan est un périmètre sans mur et clôture, qui regroupe un ensemble de producteurs ou de productrices dans le but de mettre en place, une expérimentation et voir, si les produits utilisés peuvent être une alternative à l'agriculture conventionnelle", a indiqué, Marie Claver Ngom.
Selon elle, les engrais chimiques sont une menace pour l'environnement mais aussi pour la santé humaine.
"L'idée est de voir comment peut-on faire, pour permettre à ces braves dames de pouvoir produire un produit de qualité et l'utiliser au niveau de ces champs-écoles paysans; sans pour autant faire recours à l'engrais chimique", a-t-elle ajouté.
Selon Mme Ngom, la finalité est de prouver que le producteur ou la productrice peut s'appuyer sur des "pratiques agroécologiques respectueuses de l'environnement" et avoir une bonne production de qualité saine, en utilisant des biofertilisants manufacturés et d'autres fabriques de façon locale comme alternatives aux engrais chimiques, afin de garantir leur sécurité alimentaire.
"Aujourd'hui également, nous sommes là avec huit groupements de femmes qui nous viennent des communes de Touba Mbella, de Mbar, de Diamal et de Keur Mbouki, pour s'inspirer de ce que font leurs paires en termes de recherche, action et d'observation pour voir l'évolution des cultures", a indiqué l'ingénieure en agroforesterie.
Elle a relevé que ces visites constituent une "méthode de facilitation participative et interactive" d'apprentissage mutuel, d'identification et d'adoption des bonnes pratiques, mais aussi d'acquisition de connaissances et de développement des savoirs pratiques.
La Secrétaire générale du groupement "Takku liggey" de Bidiam, Diarra Fall a souligné, de son côté, que grâce à l'organisation Caritas, les femmes de son village commencent à assurer leur autonomisation.
"Notre champ fait plus d'un hectare grâce à Caritas, qui nous a données des semences, nous a aidées à l'aménager. Auparavant, on cultivait de l'arachide en achetant de l'engrais à des prix qui sont tellement chers", a-t-elle fait savoir.
'Mais avec l'arrivée de Caritas, nous avons la chance de ne plus acheter de l'engrais, car on nous a formées sur les techniques de fabrique d'engrais organiques. Mieux, Caritas nous forme aussi à la transformation des produits locaux", s'est félicitée Mme Fall.