Réunis en assemblée générale, samedi 12 octobre à Kinshasa, les enseignants grévistes membres de la Synergie des syndicats de la RDC, ont réservé une fin de non-recevoir à l'appel de la Première ministre de reprendre la craie.
Ils ont ainsi décidé de poursuivre leur mouvement de grève, en attendant la convocation d'un nouveau cadre de dialogue social avec les syndicats porteurs des revendications des enseignants.
La Première ministre, Judith Suminwa, a appelé, vendredi 11 octobre, les enseignants grévistes à faire preuve de patriotisme et à reprendre les cours.
Elle a lancé cet appel lors d'un entretien avec la presse kinoise, dans le cadre des 100 jours de son gouvernement.
Judith Suminwa a recommandé aux enseignants d'éviter de pénaliser les enfants, qui risquent une année blanche.
Mais ces enseignants des écoles publiques disent tenir à leur grève tant qu'ils n'ont pas obtenu gain de cause. Ils réitèrent leur appel au paiement d'un barème salarial digne et uniformisé, la rationalisation de la gratuité de l'enseignement, des procédures de mise à la retraite et la valorisation de la fonction des inspecteurs et agents administratifs de l'Inspection de l'enseignement.
Le porte-parole de la Synergie des syndicats de la RDC, Jean-Bosco Puna, a demandé au Gouvernement de faire preuve de bonne volonté et d'éviter de recourir aux méthodes fortes face aux enseignants, au risque d'entraver la formation des enfants.
« La Synergie des syndicats des enseignants fait remarquer au Gouvernement que face à la misère criante, ni les menaces de désactivation, ni celles d'arrestation ou appels de certains syndicats ne pourront permettre une reprise effective et sereine des activités scolaires. Dit-on, la pédagogie est une nourriture cachée », a indiqué ce syndicaliste.
Cette organisation syndicale a également dénoncé le sabotage de la gratuité de l'enseignement par certaines écoles primaires catholiques qui exigent la prise en charge des enseignants par les parents.
Il y a quelques jours, la synergie des syndicats des enseignants avait saisi le ministre de la Justice pour dénoncer les menaces dont ses membres sont victimes.