Liberté d'expression, censure, débat public, médias camerounais et polémique politique sont au coeur de l'actualité ce 13 octobre 2024. Seulement trois chaînes de télévision ont osé aborder l'interdiction controversée d'évoquer l'état de santé du Président Paul Biya dans les médias.
Le 9 octobre, Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale, a pris une décision qui a secoué le paysage médiatique camerounais : interdire tout débat sur l'état de santé du Président de la République. Cette mesure, qui soulève des questions sur la liberté de la presse, n'a pourtant pas été unanimement traitée lors des traditionnels débats dominicaux.
Canal 2 International, dans son émission CANAL PRESSE, a ouvertement questionné la légitimité de cette décision. Marion Obam, présidente du Syndicat national des journalistes du Cameroun, a vivement critiqué l'intervention du Minat, la qualifiant d'"atteinte à la liberté d'opinion". À l'opposé, Dimitri Balla, communicant du RDPC, a défendu la mesure au nom du maintien de l'ordre public.
Sur LTM TV, l'émission L'AGORA a abordé le sujet sous l'angle "Cameroun/liberté d'expression : le temps de se taire ?". Emmanuel Ashu, l'un des invités, a exprimé son inquiétude quant à l'image de "dictature" que pourrait renvoyer cette décision à l'international.
Info TV, dans LIBRE EXPRESSION, a également traité la question. Abel Elimbi Lobè a rappelé l'importance constitutionnelle du droit du peuple à s'exprimer sur ses dirigeants. Mathias Éric Owona Nguini a nuancé en évoquant le rôle du Minat dans la préservation de l'ordre public.
Il est notable que des chaînes majeures comme Vision 4, Equinoxe TV, Cam 10 TV et My Media Prime ont choisi d'éviter le sujet, préférant se concentrer sur d'autres actualités nationales.
Cette polémique met en lumière les tensions entre liberté d'expression et contrôle de l'information au Cameroun, dans un contexte où la santé du chef de l'État devient un sujet de plus en plus sensible.