A l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, l'association Le Cœur de la Nation, en collaboration avec la Fondation pour Christ, a organisé, le 10 octobre, à Brazzaville une conférence débat pour sensibiliser la population aux problématiques de santé mentale et à leur importance.
La journée de sensibilisation a été organisée sur le thème « Faire de la santé mentale et du bien-être pour tous une priorité mondiale », développé tour à tour par le Dr Michel Dzalamou, psychologue, et la coordinatrice de l'association Le cœur de la Nation, Grace Zacharie.
Le premier intervenant, Michel Dzalamou, a défini la santé mentale comme étant la manifestation d'une conduite ou d'un comportement flexible. « Avoir une acceptation adéquate de soi-même, associée à des comportements plus ou moins stables dans son activité quotidienne, et spécialement dans ses relations interpersonnelles, est un indicateur d'une bonne santé mentale. Celui qui ne s'accepte pas, qui n'accepte pas ce qu'il est déjà, est un indicateur d'un mauvais état de santé mentale », a expliqué le psychiatre.
Parmi les mauvais indicateurs de santé mentale, il a cité la psychorigidité, qui, selon lui, est un vrai problème qui peut entraîner une souffrance profonde et la dépression. «Les personnes concernées recherchent le réconfort dans leurs habitudes, elles cherchent toujours à avoir raison dans n'importe quelle situation ou lors d'un débat », a-t-il ajouté.
Selon le Dr Dzalamou, un comportement déplacé peut effectivement être un signe de mauvaise santé mentale. En effet, les problèmes de santé mentale peuvent se manifester de différentes manières, y compris par des changements de comportement. Voici quelques signes comportementaux courants associés à une mauvaise santé mentale: Irritabilité et agressivité ; les difficultés à accomplir les tâches quotidiennes ; l'abus de substances : Consommation excessive d'alcool ou de drogues ; l'isolement social : tendance à s'éloigner des amis et de la famille.
Le psychiatre a précisé qu'il est important de prêter attention à ces signes et de chercher de l'aide si nécessaire. « Si quelqu'un présente ces symptômes, il peut être utile de consulter un professionnel de la santé mentale. Il y a des méthodes pour soigner les maladies mentales qui sont presque chroniques. Les méthodes de réadaptation psychosociale qui peuvent aboutir à la guérison », a rassuré le psychiatre.
Le volet spirituel a été développé par la deuxième intervenante, Grace Zacharie. Elle a expliqué que l'association Le Cœur de la Nation est à pied d'oeuvre pour sensibiliser davantage les leaders religieux qui accueillent souvent des personnes présentant des troubles de comportement dans leurs églises. Elle a saisi cette occasion pour lancer un appel, afin que les responsables des assemblées chrétiennes leur ouvrent les portes pour la sensibilisation. « Nous sommes Le Cœur de la Nation, et nous lançons un cri au niveau des églises. Notre travail n'a rien à avoir avec les doctrines. La santé mentale n'a rien à avoir avec une quelconque doctrine, elle concerne la vie sociale car, sans elle, on ne peut parler de l'église ou de la chrétienté », a précisé la coordonnatrice.
En outre, Grâce Zacharie a fait savoir que l'association a déjà fait la ronde des églises où sont internés des malades mentaux, mais le constat est amer. « Les conditions dans lesquelles ces malades sont gardés ne sont pas bonnes. Ce sont des conditions qui vont à l'encontre des droits humains », a-t-elle déploré. L'association Le Cœur de la Nation souhaite pérenniser son action et venir en aide aux personnes vulnérables.