Dakar — La Banque mondiale a préconisé, dans son dernier rapport semestriel, Africa's Pulse, publié lundi, une réforme de l'éducation en Afrique subsaharienne afin de favoriser une "croissance inclusive", a-t-on appris de source officielle.
L'étude est intitulée "Transformer l'éducation pour une croissance inclusive", précise un communiqué de l'institution bancaire internationale parvenu à l'APS.
La Banque mondiale estime qu'en plus de la nécessité de "stabiliser les économies", la région subsaharienne doit réformer son système éducatif pour doter les apprenants de compétences en lien avec les attentes du marché d'un travail.
"Deux facteurs sont essentiels pour parvenir à relancer la croissance : il faut, d'une part, stabiliser les économies et, d'autre part, transformer l'éducation de manière à doter une main-d'oeuvre en plein essor de bases de connaissances plus solides et de compétences en adéquation avec les attentes du marché du travail", peut-on ainsi lire dans le rapport Africa's Pulse.
Si l'étude souligne que la population en âge de travailler augmente à un rythme plus rapide en Afrique que dans les autres régions, elle note, toutefois, que la zone subsaharienne est "la région du monde qui consacre le moins de dépenses par habitant à l'éducation".
Or, soutiennent les auteurs d'Africa's Pulse, pour parvenir à une éducation universelle d'ici 2030, les systèmes éducatifs devraient absorber environ 170 millions d'enfants et d'adolescents supplémentaires, ce qui nécessiterait la construction d'environ 9 millions de nouvelles salles de classe et le recrutement de 11 millions d'enseignants.
"Actuellement, en Afrique subsaharienne, sept enfants sur dix n'ont pas accès à un enseignement préprimaire, et moins de 1,5 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans suivent une formation professionnelle, contre 10 % dans les pays à revenu élevé", estiment les auteurs du rapport.
Selon eux, il est indispensable de combler ces lacunes pour permettre à l'Afrique subsaharienne de réaliser tout son potentiel économique et d'assurer une croissance durable et inclusive.
Ils préconisent également un soutien à l'entrepreneuriat et aux nouvelles startups et invitent les pouvoirs publics à permettre aux petites entreprises de se développer, afin que les titulaires de diplômes qualifiés trouvent des opportunités d'emploi attractives lorsqu'ils entrent et progressent sur le marché du travail.
Malgré les défis, "une planification fondée sur des données probantes et des dépenses intelligentes seront essentielles pour élargir l'accès à l'éducation tout en améliorant les résultats en matière d'apprentissage et d'emploi", a ainsi plaidé Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Afrique, cité dans ce 30e rapport Africa's Pulse.