Congo-Kinshasa: Est du pays - La situation sécuritaire menace gravement la biodiversité, s'alarment ses défenseurs

Le 14e édition des Réseaux pour l'environnement et la sécurité dans les aires protégées de la RDC (Resap) s'est déroulée du 8 au 14 octobre 2024 à Kisangani. À cette occasion, le directeur des parcs, domaines et réserves de l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a tiré la sonnette d'alarme concernant les conséquences des activités des groupes armés et du braconnage sur la biodiversité dans l'Est de la RDC. Détails.

À Kisangani, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), les Réseaux pour l'environnement et la sécurité dans les aires protégées (Resap), s'est réuni du 8 octobre au 14 octobre 2024 pour évaluer la surveillance et de la sécurisation des aires protégées en RDC. C'est depuis 2010 que les gestionnaires des aires protégées et leurs partenaires techniques et financiers échangent chaque année sur les bonnes pratiques pour la gestion efficace et la conservation durable de la biodiversité.

Pour cette 14e édition, tenue dans le chef-lieu de la province de la Tshopo, l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a tiré la sonnette d'alarme au sujet de l'activité des groupes rebelles et des braconniers dans les parcs qui menacent l'existence de plusieurs animaux, notamment dans les provinces voisines du Nord-Kivu et de l'Ituri.

« Si on ne prend pas garde, on risque de tout perdre »

Le parc de Virunga a ainsi connu une perte de plus 50 % de ses animaux depuis la résurgence de la rébellion du M23, selon l'ICCN.

Pour Jules Mayifilua, directeur des parcs, des domaines et des réserves de l'ICCN, la situation des animaux est dramatique dans différents parcs de l'est de la RDC. « À la Garamba, les troupeaux d'éléphants qu'on voyait ne sont plus comme autre fois, souligne-t-il. Il y a cinq ans, vous aviez un troupeau de 1 000 éléphants. Si vous avez maintenant 400 éléphants, vous voyez déjà où nous en sommes... Si on ne prend pas garde, on risque de tout perdre. L'écosystème est déséquilibré. Et sur le plan spatial, aujourd'hui, ce n'est plus le parc de Virunga que j'ai connu autrefois. Nous sommes restés avec une petite partie ».

Dans la Réserve de faune à okapis (RFO) en Ituri, l'ICCN constate en outre la multiplication des exploitations minières, en plus du braconnage des groupes armés. « La RFO est parmi les aires protégées où il y a eu beaucoup d'exploitants miniers qui sont même incontrôlés aujourd'hui, précise Jules Mayifilua. Il y a des exploitants miniers qui bénéficient des appuis de certaines hautes personnalités ».

S'ajoute à ces activités illicites, l'insuffisance d'équipements pour les éco-gardes, explique le directeur des parcs : « On peut avoir un grand un nombre d'éco-gardes, mais les armes et munitions n'arrivent même pas à la moitié. Comment on peut aller en patrouille dans une section où il n'y a que le chef de section qui a une arme ? Les autres n'ont pas d'arme. C'est inconcevable... Vraiment, nous sommes sous-équipés. »

L'intensification de la lutte anti-braconnage est l'une des solutions proposées par l'ICCN pour sécuriser les parcs et aires protégés en RDC.

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