Jean-Lucien Bussa, le ministre du Portefeuille de l'État en RDC, a dressé un bilan peu reluisant des résultats des entreprises publiques du pays, le 14 octobre 2024 à Kinshasa. « Depuis que je suis là, depuis 3 mois et demi, la plupart des dirigeants des entreprises passent leur temps à se disputer », a-t-il déploré, soulignant « qu'il y a un potentiel qu'il faut explorer et exploiter ».
En République démocratique du Congo (RDC), les entreprises publiques sont considérées comme de véritables canards boiteux alors que l'État compte pourtant sur elles pour son économie. Ce 14 octobre 2024, le ministre du Portefeuille de l'État est revenu sur la situation dans laquelle évoluent les sociétés publiques, à capitaux mixtes ou de participation. Constat sans appel de Jean-Lucien Bussa : elles n'ont réalisé aucun bénéfice depuis 3 ans. Ce dernier a récemment présenté des mesures pour tenter de relancer la productivité de ces entreprises. Il était face à la presse lundi soir à Kinshasa, réunion à laquelle assistait Pascal Mulegwa, notre correspondant.
« Les gens sont en dehors de l'intérêt général »
« Si je ne prends que les trois dernières années, la quasi-totalité de ces entreprises ont réalisé des résultats négatifs, a affirmé Jean-Lucien Bussa. Mais lorsque vous voyez afficher les tableaux des rémunérations, c'est en contradiction flagrante avec les résultats. C'est le reflet, à la fois, d'une gouvernance peu acceptable, mais en même temps d'une gestion moins orthodoxe et non axée sur les résultats ».
Le ministre du Portefeuille a ajouté : « Il y a très peu d'investissements stratégiques. Vous notez aussi que les charges d'exploitation sont très élevées, et que ça ne se justifie pas. Mais aussi, les dettes sociales sont énormes, autant que d'autres catégories de dettes. Beaucoup d'entreprises ont des trésoreries plombées à cause de ces jugements iniques et des saisies intempestives et des comptes et du patrimoine. »
Et de conclure : « Depuis que je suis là, depuis trois mois et demi, la plupart des dirigeants des entreprises passent leur temps à se disputer. Les gens sont en dehors de l'intérêt général. Le coeur de métier n'est pas la priorité. On se rend compte que, à certains égards, le problème est celui des profils des mandataires publiques. Au-delà des difficultés que certaines entreprises connaissent, il y a un potentiel qu'il faut explorer et exploiter. »