La demande de révision judiciaire formulée par le pandit Vivek Pursun a été examinée hier par la Cour suprême, présidée par les juges Karuna Gunesh-Balaghee et Denis Mootoo. Cette action vise à interpeller l'inaction de la police et de la Financial Crimes Commission (FCC) concernant une potentielle implication de l'Attorney General, Maneesh Gobin, dans la saga de la Black Label and Stag Party.
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, cité comme partie intéressée, avait demandé à être mis hors de cause, soutenant que son implication ne pouvait être fondée sur des articles de presse ou ses réponses à l'Assemblée nationale. Son avocat, Me Désiré Basset, Senior Counsel, avait souligné que le chef du gouvernement ne donne que des directives générales à la police et n'interfère pas dans des enquêtes spécifiques. La décision contestée n'étant pas une décision du cabinet mais une action émanant du ministère de l'Agro-industrie, les avocats de Vivek Pursun n'ont pas fait objection à la demande de mise hors de cause du Premier ministre.
Lors de l'audience, ils ont également soumis leurs plaidoiries par écrit. Au cœur de cette affaire se trouve la question du locus standi de Vivek Pursun, essentiel pour que la cour puisse lui accorder le Leave to apply for judicial review. Vivek Pursun, représenté par Me Sanjeev Teeluckdharry, avait assigné le commissaire de police et la FCC, mais également le Premier ministre, l'Attorney General, le Directeur des Poursuites publiques (DPP), l'ex-député Rajanah Dhaliah, ainsi que Harryduth Ramnarain, un haut fonctionnaire du bureau du Registrar of Associations. Le PM n'aura plus à répondre à l'action judiciaire de Vivek Pursun.
Le pandit allègue que ces autorités ferment les yeux sur l'implication de Maneesh Gobin dans l'octroi à bail d'un terrain d'État de 276 hectares près de Grand-Bassin, attribué à des prête-noms du caïd Jean-Hubert Celerine, alias Franklin. La défunte ICAC a logé une charge provisoire de trafic d'influence contre Rajanah Dhaliah dans cette affaire, charge qui est maintenue par la FCC. Mais ces deux instances n'ont jamais inquiété Maneesh Gobin, bien qu'il y ait des allégations de corruption contre ce dernier dans l'octroi de ce terrain d'État aux prête-noms de Franklin.