Sauf surprise de dernière minute, les élections législatives pour élire les 188 membres de l’Assemblée nationale, devraient se tenir le 29 Décembre 2024. C’est du moins ce qu’a annoncé le mercredi 21 août le président de l'Agence nationale de gestion des élections (ANGE) Ahmed Barticheret, devant un parterre de diplomates, de président d’institutions et de partenaires techniques et financiers du Tchad.
Ainsi dans la foulée, il a décliné le calendrier du processus électoral, qui fixe à travers un chronogramme assez précis pour toutes les phases, qui débutent déjà par le dépôt des candidatures calé entre le 19 et le 28 Octobre 2024. Ils seront suivis de la campagne électorale qui se déroulera du 07 au 27 Décembre, avant la proclamation des résultats prévue le 03 Février 2025.
Il faut rappeler qu’il s’agit de trois types d’élections combinés (législatives, provinciales et communales) qui depuis 2011 n’ont pas été organisées dans le pays. Il s’y ajoute qu’elles se tiennent dans un contexte institutionnel d’un régime monocaméral de fait, car le Sénat prévu dans la Constitution Tchadienne de 2018 révisée en 2020 n’a jamais été installé, et huit mois après la présidentielle controversée.
Déjà la clameur de la controverse née de la présidentielle ne s’est pas estompé, qui des voix s’élèvent qui comme Succès Masra réclame le report pour rediscuter, d’autre leaders de l’opposition menacent de boycotter le scrutin.
Il faut dire que ce ne serait pas un première que le report se fasse d’autant ces élections étaient prévues pour se tenir déjà en 2015, et elles ont été reportées à plusieurs reprises pour diverses raisons (budgétaires, menace terroriste, Covid, décès de Deby père, dissolution Assemblée nationale et régime de transition… tout y passe).
Les résultats de la présidentielle ouvrent une nouvelle perspective, si tant est que l’opposition tchadienne ne mette sa menace à exécution. En effet le type de scrutin qui combine le scrutin uninominal majoritaire à deux tours et scrutin plurinominal majoritaire (pour les circonscriptions disposant de 2 à 5 sièges).
Toutefois cette perspective ne semble pas être du gout de l’opposition qui poursuit toujours sa contestation de la présidentielle, et qui considère « le manque de transparence » dont fait montre l’Agence Nationale de Gestion des Elections comme un nouveau « coup d’état ».
C’est dire que le boycotte en perspective, comme l’envisage actuellement l’opposition réunie autour du Groupe de concertation des acteurs politiques ( GECAP) composé des 15 partis d’opposition, reste plus que probable au regard des points soulevés dans leur argumentaire à savoir : la révision du fichier électoral et la carte électorale. Pour comprendre cette préoccupation il faut en effet préciser que parmi les circonscriptions électorales, celle qui sont dotées d’un poste ou de plusieurs postes risque de peser lourdement sur l’issue du scrutin à cause du scrutin plurinominal à un tour majoritaire.
Une redéfinition de la carte électorale aurait nécessairement des incidences sur la présence au parlement, et auparavant sur les stratégies électorales et les alliances.
Toutefois, en allant jusqu’au bout de sa logique à savoir le boycott, l’opposition, ou du moins une frange importante de celle-ci, se mettra définitivement hors du jeu politique pour les 5 prochaines années, si l’on sait que l’amendement introduit dans la constitution en 2028 a prolongé le mandat des députés d’un an, le portant de 4 à 0 5ans.
Mahamat Idriss Déby ITNO aurait dès lors tout un boulevard pour assurer la pérennité de son pouvoir, et pourquoi pas réformer la Constitution.
Espérons que le dialogue souhaité il ya quelques mois, qui avait été boycotté par l’opposition va s’ouvrir très rapidement pour trouver une solution consensuelle, car le temps presse.