Pour la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP), l'opinion a le droit de tout savoir sur l'événement, notamment sur les fondements de l'avis de recherche lancé par le procureur général près la Cour de cassation contre les éventuels évadés du centre pénitentiaire.
L'ONG de défense des droits de l'homme continue à se poser des questions sur les incidents enregistrés la nuit du 1er au 2 septembre à la Prison centrale de Makala (PCM). Cette organisation veut savoir s'il y a eu, cette nuit là, évasion ou pas dans ce centre pénitentiaire. Pour la FBCP, si la réponse à cette question est négative, l'instruction adressée aux procureurs généraux de Kinshasa Gombe et Matete par le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, qui a ordonné la traque et l'arrestation des évadés du PCM ne s'explique pas. "Selon lui, la recrudescence des actes criminels dans la capitale serait liée à la fuite massive des détenus survenue à la PCM en septembre 2024", a expliqué la FBCP.
Pour cette organisation qui mène un plaidoyer pour le désengorgement des prisons et des maisons carcérales à travers le pays, ainsi que l'amélioration des conditions carcérales, les effectifs généraux du PCM du 1er au 2 septembre 2024 avaient affiché 15 009 détenus alors que selon le contrôle fait le 6 septembre 2024, le nombre général était de 13 005 . "Où sont passés les autres détenus ?", se demande la FBCP dans son action du 24 septembre 2024.
Des points de vue contradictoires et opposés sur l'affaire
La FBCP, qui relève que les autorités politico-administratives et judiciaires congolaises rejettent la version d'une évasion la nuit du 1er au 2 septembre à la PCM, notant qu'il y a tout simplement eu tentative d'évasion, trouve non fondé l'avis de recherche lancé par le procureur général près la Cour de cassation contre les évadés de la PCM. "Cela confirme qu'il y a effectivement eu des évasions à la PCM", a souligné la FBCP. Et de saluer la politique de désengorgement du ministre d'État chargé de la Justice, Constant Mutamba, qui travaille avec le Parquet, arrête et libère.
La FBCP rappelle qu'en date du 17 mai 2017, lorsqu'elle avait affirmé qu'il y a eu plus de trois mille évadés à la PCM, l'ancien ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, avait dit qu'il y avait seulement deux prisonniers qui ont tenté de s'évader et qui ont été récupérés par les services de sécurité. Notant que c'est le même scénario qui se répète avec l'incident du mois de septembre dernier. La FBCP insiste sur une enquête approfondie et indépendante. Elle insiste aussi sur la poursuite du désengorgement dès prisons et l'amélioration des conditions des prisonniers et des détenus préventifs en général.