À la veille du départ de la délégation de la diaspora au "Forum REPATS 242" à Brazzaville, prévu le 18 octobre à l'hôtel Olympic Palace, Dimitri M'Foumou-Titi, président du département économie et de la communication, porte des explications sur la tenue de cette rencontre.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) / : Quel est l'objet de votre mission en République du Congo ?
Dimitri M'Foumou-Titi (D.M-T.) : "Mettre les hommes et les femmes de la diaspora congolaise au coeur du développement du Congo" est, d'emblée, ma réponse au leitmotiv principal du Haut conseil représentatif des Congolais de l'étranger (HCRCE). Cet engagement patriotique, nous l'avons réaffirmé la semaine dernière à l'ambassadeur Rodolphe Adada, à la chancellerie de l'ambassade de la République du Congo en France, en présence de Larissa Ondzie Ongogni, Conseillère chargée des Congolais de l'étranger.
Ensemble, avec les institutions de la République, nous voulons, pour la première fois, être capables de réunir, à l'occasion d'un forum, celles et ceux qui sont animés par un désir d'entreprendre, de changer les choses, de renouer avec leur famille ou avec leurs racines, qui ont fait le choix de repartir s'installer en République du Congo. Beaucoup d'entre eux sont nés en France, sinon, bien sûr, au Congo, ayant la double nationalité, généralement bardés de diplômes et d'expérience internationale et ont décidé de revenir dans leur pays d'origine afin d'y créer des entreprises ou d'y travailler. Ils sont désignés par le terme de "REPATS", par opposition aux "Expats".
L.D.B. : Comment le HCRCE compte les accompagner ?
D.M-T. : Certes à l'ère du numérique où l'on parle de relations décloisonnées grâce aux nombreuses passerelles, il est opportun d'établir une co-construction, même à distance. Mais revenir au pays, c'est, me semble-t-il, une des meilleures manières d'œuvrer pour le développement solidaire durable. Sur ce, en appui des institutions étatiques, nous devons passer en revue la problématique de ces "REPATS" déjà sur place en République du Congo, ou résidant encore à l'étranger, mais en phase d'aller participer au développement, ou de pouvoir mettre au profit de leur pays tout ce qu'ils ont appris.
Nous devons les recenser et les rassembler autour de la possibilité d'apports techniques, économiques, scientifiques et associatifs. De ce préliminaire se dégageront les attentes telles qu'envisagées par le Président de la République voulant une "diaspora responsable", en adéquation avec la politique gouvernementale du Premier ministre Anatole Collinet Makosso, dont un des départements ministériels est dédié aux Congolais de l'étranger. Ensemble, nous dégagerons les voies et les moyens pour un accompagnement des "REPATS".
L.D.B. : En quoi ce Forum se distingue-t-il des rencontres précédentes de la diaspora ?
D.M-T. : Les voyants sont au vert pour la tenue d'une telle rencontre. Les lois sur l'immigration dans nos pays d'accueil se durcissent. Il nous appartient de faire comprendre que l'Europe n'est pas un eldorado : ce continent n'offre en rien les meilleures conditions d'existence. Nos start-up excellent par l'ingéniosité de nos jeunes, sur place, en République du Congo.
Oui à la fourniture d'électricité ! Mais comment la cathédrale a-t-elle été construite à l'époque où l'électricité n'existait pas ? Nous devons être inventifs et nous adapter aux multiples opportunités offertes par la faune et la flore du Bassin du Congo. Je conseillerais aux Congolais de l'étranger et compatriotes au pays d'apprendre à travailler en synergies. Cette prise de conscience et le passage au concret feront ainsi de ce Forum une rencontre distincte pour un nouveau départ en faveur de la République du Congo.