La Cour militaire de l'ex Kasaï-Occidental a condamné, lundi 15 octobre, trois miliciens Kamwina Nsapu à des peines de 10, 15 et 20 ans de servitude pénale principale pour des actes commis lors des violences meurtrières, qui ont fait des centaines de victimes entre 2016 et 2017.
Ces miliciens étaient poursuivis pour participation à un mouvement insurrectionnel. Le verdict est tombé à la suite de plusieurs audiences foraines organisées à Kongolo Monji, l'une des localités du territoire de Kazumba qui avait été touchée par ces événements meurtriers.
Le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV) salue cette décision de justice. Son coordonnateur au Kasaï-Central, Myrrhant Mulumba, estime que l'impunité doit prendre fin en RDC.
Pour lui, cette sentence est un message fort lancé à ceux qui commentent des exactions sur les populations civiles en RDC : « Cette sentence est un message fort que l'on lance à tous les autres compatriotes. Ce n'est pas aujourd'hui que vous pouvez commettre des faits et répondre le même jour. Mais il est vrai que chaque chose a son temps. La justice donne l'espoir, la justice console les victimes. Je crois que c'est de cette manière que nous devons ensemble bâtir une nation véritablement humaniste et juste ».
Tout en se réjouissant, il plaide également pour l'identification des victimes qui, selon lui, doivent logiquement bénéficier des mesures réparatrices, collectives et individuelles.
« Je lance aussi un appel à toutes les victimes qu'aujourd'hui, dont les dossiers sont en cours devant les instances judiciaires. Nous les rassurons que le FONAREV est résolument engagé pour voir comment accompagner la justice militaire pour que ce que nous avons connu en termes d'atrocités durant les évènements de Kamuina Nsapu ne puissent pas se reproduire ».