Le ministère chargé de l'Elevage organise du 14 au 18 octobre à Brazzaville, en partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé animale (Omsa), et le Projet régional de renforcement des systèmes de surveillance des maladies Afrique centrale (Redisse IV), un atelier sur le prélèvement biologique, le conditionnement et l'acheminement des échantillons au laboratoire, la gestion des carcasses, l'investigation, la collecte et la transmission des données de terrain.
La formation qui regroupe vingt-cinq participants, dont des vétérinaires et des agents de la faune, vise, entre autres, à appliquer les bonnes pratiques de prélèvement d'échantillons pour assurer leur intégrité et éviter la contamination croisée ; sélectionner et utiliser les méthodes de conditionnement appropriées en fonction du type d'échantillon et en fonction des maladies ciblées.
Il s'agit aussi de mettre en place des procédures adéquates pour l'acheminement sécurisé des échantillons vers les laboratoires ou les centres d'analyse ; de comprendre les normes et réglementations en vigueur concernant l'expédition, le transport et la manipulation des échantillons en santé animale ; gérer efficacement les carcasses animales, en respectant les protocoles de manipulation et d'élimination appropriés pour prévenir les risques sanitaires ; mener des investigations appropriées pour identifier les causes des maladies animales, en utilisant des méthodes d'identification et de collecte d'informations pertinentes ; collecter et enregistrer les données de manière précise, fiable et reproductible, en utilisant des outils et des technologies appropriés.
Assurée par un expert épidémiologiste recruté par l'Omsa, assisté par un expert local, cette formation théorique et pratique permettra de renforcer les capacités des acteurs du réseau de surveillance des maladies animales, à savoir le Centre national de contrôle des épizooties y compris ceux de la faune sauvage. Selon les organisateurs, malgré les efforts du gouvernement de la République du Congo à soutenir l'élevage, la persistance des maladies animales et zoonotiques constitue l'une des contraintes majeures à son essor.
Les principales zoonoses telles la rage, la fièvre de la vallée du Rift, la brucellose, la tuberculose, la pleuropneumonie contagieuse caprine, la peste des petits ruminants, la péripneumonie contagieuse bovine et la fièvre charbonneuse (Anthrax) constituent un véritable problème de santé publique nécessitant ainsi un renforcement du dispositif de surveillance de ces pathologies, ont-ils soutenu.
Le délégué du représentant de l'Omsa pour l'Afrique, le Dr Yacinthe Guigma, a rappelé que face à la montée des maladies zoonotiques, notamment l'épidémie de Mpox, il était nécessaire de renforcer les capacités des acteurs sur le terrain pour garantir une alerte précoce et une réaction rapide. « Les acteurs présents jouent un rôle central dans l'application de nos stratégies au niveau national et régional. C'est sur eux que repose la réussite de la mise en oeuvre de ces plans de surveillance et de riposte. Cette formation vise à doter les participants des outils nécessaires pour répondre efficacement aux menaces sanitaires », a-t-il indiqué.
Le coordinateur régional de Redisse IV (CEEAC), Ludovic Fiomoma Tamadea, a, de son côté, rappelé que cet atelier vise à développer les compétences des acteurs locaux afin de prévenir et contenir d'éventuelles épidémies dans la région. «Notre région, connue pour héberger le deuxième plus grand massif forestier au monde, représente un réservoir important de pathogènes. Il est crucial de renforcer les capacités locales pour mieux anticiper et gérer les épidémies. L'alerte précoce veut que les autres acteurs soient formés pour lancer l'alerte pour permettre une investigation en vue de déclarer une épidémie et prendre le devant pour la riposte », a-t-il déclaré, précisant l'importance des acteurs de terrain dans ce processus.
Selon lui, cette formation devrait être suivie de celle d'équipe d'intervention rapide afin de permettre aux participants d'être opérationnels et mobilisables à tout moment pour une réaction efficace. Le directeur général de l'élevage, N'kaya Tobi, a, dans son discours d'ouverture, souligné l'importance du recyclage des connaissances et du perfectionnement des agents afin d'assurer la qualité des services vétérinaires et de santé publique. « La surveillance des maladies repose sur un outil fondamental : le laboratoire.
Un laboratoire performant est composé d'hommes bien formés, d'équipements adaptés et de processus rigoureux pour la collecte et l'analyse des échantillons. L'objectif de cette formation est de renforcer ces compétences chez les acteurs de terrain afin d'améliorer le diagnostic et la gestion des maladies », a expliqué celui qui est également délégué national auprès de l'Omsa, soulignant la nécessité des acteurs de terrain d'être capables de fournir des échantillons fiables pour des réponses rapides et efficaces.