Dans l'Est de la République démocratique du Congo, la société civile du Nord-Kivu dénonce la légèreté du gouvernement concernant la surveillance des volcans autour de Goma. Depuis dimanche dernier, le volcan Nyamulagira est en éruption avec une grande intensité alors que les agents de l'Observatoire volcanologique de Goma (OVG) sont en grève. Les populations sont inquiètes, mais les spécialistes rassurent.
Depuis quatre jours, une lueur ardente est observée au nord de la ville de Goma, dans le parc national des Virunga, rapporte notre correspondant à Goma, Héritier Baraka.
Selon le directeur de l'OVG, Le professeur Mavonga Georges, il s'agit de l'éruption du volcan Nyamulagira. Celui-ci, situé dans la chaîne volcanique des Virunga, est à proximité du volcan Nyiragongo. Le directeur se veut rassurant et affirme qu'il n'y a aucun impact sur l'autre volcan, le Nyiragongo. « Cette éruption date du mois de juillet de cette année : on s'attendait à ce que ça s'arrête mais curieusement, il y a eu un regain d'activité, et très forte dans le cratère. L'éruption du Nyamulagira dévaste la végétation, mais n'atteint pas souvent les zones peuplées. »
Sur des images prises par satellite on voit trois coulées de lave distinctes sortant du cratère de Nyamulagira, et la plus avancée a déjà parcouru environ 7 kilomètres dans le parc.
Si cette situation suscite la crainte, c'est par peur de voir les mêmes effets qu'en 2021. Le volcan Nyiragongo avait fait éruption alors que les agents de l'OVG étaient en grève. Les agents se sont mis en grève en juin mais ont assuré un service minimum jusqu'au mois de septembre, date à laquelle ils ont cessé toute activité.
Placide Nzilamba, secrétaire de la société civile du Nord-Kivu, demande au gouvernement d'agir. « La sécurité des personnes n'intéresse pas les autorités. C'est au ministre national de la Recherche scientifique de tout faire pour apurer les arriérés de salaires des employés de l'OVG pour qu'ils retournent rapidement au travail et surveillent le Nyiragongo. »
Les agents de l'OVG, l'observatoire volcanologique de Goma, réclament plus de huit mois d'arriérés de salaire. Après des tractations auprès du Gouverneur militaire du Nord-Kivu un service minimum a été mis en place pour assurer la surveillance des volcans.