Des échauffourées ce mardi matin (15 octobre) près du campus universitaire de Niamey, capitale du Niger, entre policiers et étudiants. Depuis plusieurs jours, la police multiplie les contrôles à l'encontre des motocyclistes. Des élèves de l'Université Abdou Moumouni et de l'Institut de la jeunesse et du sport s'y sont opposés. Sabine Mellet
Mardi matin, des forces de l'ordre bloquent l'entrée du Pont Kennedy qui enjambe le fleuve Niger et permet à beaucoup d'étudiants d'accéder au campus. Les conducteurs de deux-roues doivent présenter papiers d'immatriculation, assurance ou vignettes, ce que beaucoup sont dans l'incapacité de faire.
La situation révolte Mahamadou Salissou, étudiant : « Il y a plusieurs camarades qui ont été arrêtés au niveau du premier pont par la police nationale. Ce sont les motos qui ont été prises. Mais nous les camarades venant des villages et qui viennent de loin. On ne sait pas par quels moyens on a eu à acheter la moto. On ne peut pas laisser la moto pour venir ici. À cause des plaques, on ne peut pas arrêter nos camarades et ce n'est pas la première fois. Il y a même un camarade aujourd'hui qui devait faire un TD. Il y en a d'autres qui devaient passer un examen. Mais ils se sont arrêtés au niveau du premier pont. C'est dommage. Les policiers qui sont là-bas nous dérangent trop. »
Gaz lacrymogènes et confiscations
Malgré les discussions entre agents et étudiants, plusieurs dizaines de motos ont été confisquées et envoyées à la fourrière. Selon Hamani Aziz, la police a utilisé des gaz lacrymogènes contre les jeunes : « Beaucoup de nos camarades ont été évacués à l'hôpital. Nous ne savons pas dans quel état ils se trouvent. »
Aucune communication officielle après ces échauffourées. Depuis plusieurs jours, les forces de défense et de sécurité intensifient ce genre de contrôle dans la capitale Niamey en raison de menaces d'attaques djihadistes.