Madagascar: L'apparition de la monarchie merina

Ce n'est qu'au début du XVIe siècle que la monarchie merina apparaît avec l'avènement d'Andriamanelo. Selon le chercheur Georges Lejamble dans « Les fondements du pouvoir royal en Imerina » (Bulletin de Madagascar, avril 1972), le système évoluera parallèlement au programme d'extension du royaume et de son organisation.

« On peut distinguer trois périodes caractérisant l'état des institutions royales : d'Andriamanelo à Andrianampoinimerina, Andrianampoinimerina et Radama Ier, à partir de Ranavalona Ire. » Nous revenons ainsi sur d'autres études réalisées par des chercheurs et autres scientifiques étrangers concernant l'avènement de la monarchie merina, sous la dynastie Rangita.

Comparé aux chefs d'autres clans de la région, Andriamanelo dispose de moyens matériels considérables pour étendre son hégémonie, notamment l'art du fer. Cela lui permettra de perfectionner les méthodes culturales par l'usage de la bêche, de creuser des fossés de fortification et de disposer d'une arme efficace telle le javelot à pointe de fer.

« La concurrence deviendra donc très inégale avec les clans pratiquant une agriculture rudimentaire. » Leurs armes le sont aussi : épieu à pointe de terre cuite, pas de fossé...

Sur ce fondement technologique, Andriamanelo et ses successeurs peuvent réaliser un programme d'extension qui se développe, en particulier avec Ralambo et Andriamasinavalona.

En même temps, diverses innovations culturelles sont introduites : calendrier arabe, sikidy (art de la divination), certains éléments du Fandroana, circoncision.

« Jointes aux innovations technologiques, elles devaient entraîner et nécessiter un développement parallèle du pouvoir royal. La dynastie d'Andriamanelo doit sa fortune à son dynamisme novateur. » Dans « Le fondement du pouvoir politique », J-W Lapierre montre bien la coexistence de l'innovation et du développement du pouvoir politique.

Dès cette époque, les organes de développement du pouvoir sont d'abord l'assemblée populaire (Kabary ou fokonolona), « survivance de l'époque pré-monarchique, et qui sera appelée à toutes époques à entériner (parfois à refuser) les décisions royales ». C'est ainsi que les grands travaux d'hydraulique agricole pour endiguer les rivières sont entrepris et que tous les hommes sont levés en masse pour les expéditions guerrières.

Ensuite, comme l'indique R. Kent, il y a les conseillers du roi, chefs principaux de la population roturière, qui assurent un contrôle permanent de l'exercice du pouvoir. Ils influent aussi sur le choix du successeur.

Enfin, les classes nobiliaires sont organisées pour la première fois par Ralambo. Elles comprennent les lignages de ses descendants, de son cousin Andria-namboninolona, de son cousin éloigné Andrian-dranando, et de son fils aîné, Andriantompoko-indrindra.

Avec Andrianampoini-merina, on constate la renaissance du pouvoir royal et de la royauté merina, en déclin pendant trois quarts de siècle. L'anarchie engendrée par les guerres intestines consécutives à l'éviction d'Andria-masinavalona par ses fils, entraîne une réaction des notables roturiers. Notamment les Tsimahafotsy d'Ambohimanga, « inquiets de voir décliner, de ce fait, le commerce fructueux des boeufs et des esclaves à l'extérieur ». Ils portent au trône Imboa-salama, prince populaire énergique et habile.

« Paradoxalement, ils vont à la fois accroître le pouvoir royal, nécessaire à un programme de reconquête de l'Imerina puis d'extension de ses limites, et développer leur influence en tant que conseillers de la couronne et grands commis du roi. »

Les classes nobiliaires sont également réorganisées et leur séparation des roturiers accentuée par le rappel des distinctions et privilèges. Elles sont appelées à conduire les expéditions militaires. L'armée renforcée trouve son organisation définitive sous Radama Ier qui crée les grades (appelés honneurs). « Ceux-ci concernent aussi les dignitaires civils qui forment avec les officiers une seule hiérarchie. » Simultanément, « Radama organise la population en centaines et en milliers sur un modèle militaire ».

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