TLDR
- La Banque mondiale révise ses prévisions de croissance économique pour 2024 en Afrique subsaharienne à 3 % en raison de l'impact de la guerre civile en cours au Soudan sur l'activité régionale.
- Le conflit au Soudan déplace 11 millions de personnes et provoque un effondrement économique, l'économie soudanaise devant se contracter de 15,1 % en 2024.
- À l'exclusion du Soudan, l'Afrique subsaharienne devrait connaître une croissance de 3,5 % l'année prochaine, avec une croissance moyenne prévue de 4 % en 2025 et 2026, grâce à la consommation privée et à l'investissement.
La Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique pour 2024 en Afrique subsaharienne, les ramenant à 3 %, contre une estimation précédente de 3,4 %, principalement en raison de la guerre civile en cours au Soudan, qui a eu un impact significatif sur l'activité régionale. L'économie de la région a progressé de 2,4 % en 2023.
Le conflit au Soudan, qui a éclaté il y a 18 mois, a entraîné le déplacement de 11 millions de personnes et l'effondrement de l'activité économique. La Banque mondiale s'attend à ce que l'économie soudanaise se contracte de 15,1 % en 2024, avec une modeste reprise prévue pour 2025.
Si l'on exclut le Soudan, l'Afrique subsaharienne devrait connaître une croissance de 3,5 % l'année prochaine, selon Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Afrique. La croissance de la région devrait s'accélérer pour atteindre une moyenne de 4 % en 2025 et 2026, sous l'impulsion de la consommation privée et de l'investissement, grâce au ralentissement de l'inflation et à la baisse des taux d'intérêt.
Points clés à retenir
Les perspectives économiques de l'Afrique subsaharienne ont été entravées par la guerre civile au Soudan et le lourd fardeau de la dette, ce qui a limité les investissements dans des domaines essentiels tels que l'éducation et les infrastructures. Malgré l'amélioration, la reprise de la région reste lente, le revenu par habitant étant toujours inférieur aux niveaux d'avant la pandémie.
L'extrême pauvreté persiste, touchant 36,5 % de la population, avec 464 millions de personnes vivant avec moins de 2,15 dollars par jour. La Banque mondiale recommande des réformes fiscales urgentes, la réduction des déficits et la priorité aux investissements dans le capital humain afin de favoriser la croissance à long terme et de réduire les inégalités.