Le Programme alimentaire mondial (PAM) lance un nouvel appel d'urgence face à la « pire crise alimentaire jamais connue » en Afrique australe. Cinq pays sont particulièrement touchés : le Lesotho, le Malawi, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe. La situation, déjà dramatique, ne devrait pas s'améliorer avant plusieurs mois, tandis que l'aide internationale tarde à arriver.
À l'origine de cette crise, le phénomène climatique El Niño, qui a perduré jusqu'au début de l'été, a entraîné un grave déficit de précipitations dans la région. Cette saison, le manque de pluie a été particulièrement prononcé, avec des conséquences catastrophiques pour l'agriculture. Les cinq pays concernés ont déjà déclaré l'état de catastrophe naturelle, mais le PAM ne s'attend pas à une amélioration dans les mois à venir.
« Le Programme alimentaire mondial appelle aujourd'hui à l'aide », indique Tomson Phiri, porte-parole du PAM pour l'Afrique australe. Il insiste : « Il faut éviter que la situation n'évolue en catastrophe humanitaire régionale ». Le PAM estime que 27 millions de personnes sont actuellement touchées par la crise alimentaire, dont 21 millions d'enfants souffrent de malnutrition. Octobre marque le début de la période de soudure, et selon le PAM, « chaque mois sera pire que le précédent, jusqu'au printemps prochain ».
Les récoltes ont été désastreuses, le bétail décimé, et dans les zones les plus touchées, les enfants sont chanceux s'ils parviennent à obtenir un repas par jour. « La situation est catastrophique, il faut agir », martèle Tomson Phiri.
350 millions d'euros nécessaires
Pour faire face à cette crise, le PAM estime qu'il faudrait mobiliser 350 millions d'euros d'aide internationale. À ce jour, seuls 20 % de ce montant ont été récoltés.
Face à cette situation, les pays de la région tentent de réagir par leurs propres moyens. En Namibie, les autorités ont autorisé début septembre l'abattage de grands animaux sauvages, y compris des éléphants, pour nourrir la population. Cette opération a permis de produire près de 60 tonnes de viande, selon les autorités locales.