Madagascar: Session parlementaire à Tsimbazaza - Le droit à l'information plurielle bafoué

En voulant limiter le nombre de journalistes autorisés à couvrir la cérémonie d'ouverture de la deuxième session ordinaire de l'Assemblée nationale, les membres du bureau permanent ont bafoué le droit à l'information plurielle.

Dans le palais de la démocratie, les journalistes ne sont plus les bienvenus. La scène était tout simplement incompréhensible et révoltante pour les journalistes qui sont venus couvrir la cérémonie d'ouverture de la deuxième session ordinaire de l'Assemblée nationale, hier. Une trentaine de journalistes, exclus d'une liste dressée par les membres du bureau permanent, selon les explications, ont vu les portes de l'Assemblée nationale fermées pour eux. Concernant la presse écrite, seuls trois journaux proches du régime se trouvaient sur la liste. Après l'intervention de quelques élus de la Chambre basse, les journalistes ont quand même pu franchir l'entrée principale avant d'être arrêtés de nouveau.

Pensée unique

« Seuls les journalistes qui ont reçu une invitation et qui se trouvent sur la liste peuvent assister à la cérémonie », a-t-on indiqué. Une situation qui ternit malheureusement l'image d'une institution qui devrait refléter les bonnes pratiques démocratiques. En tout cas, cette mesure n'étonne pas certains de nos confrères, vu que la plupart de ces députés fraîchement élus ne savent pas encore ce qu'ils doivent faire. La scène s'apparente en effet à ce qu'on rencontre dans les régimes dictatoriaux, dans lesquels il n'y a pas de place pour les informations plurielles et où la faveur est donnée à la pensée unique.

Les responsables de la Chambre basse ne sont d'ailleurs pas à leur premier coup d'essai. Ils ont déjà montré leur volonté de réduire le nombre de journalistes qui peuvent couvrir la cérémonie d'ouverture de la session spéciale du 9 juin. Quoi qu'il en soit, une chose est sûre, c'est le droit des citoyens à avoir des informations qui a été bafoué alors qu'il s'agit d'un droit fondamental. Il appartient d'ailleurs à l'État et aux administrations de veiller à son respect. Cela montre également un certain manque de considération par rapport aux journalistes dans un pays où ces derniers ont du mal à se positionner comme étant le 4ème pouvoir.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.