Le volume d'exportation de cacao de Madagascar a triplé en moins d'une décennie grâce à l'appui du projet PIC (Pôles Intégrés de Croissance) à la promotion et au développement de cette chaîne de valeur en amont et en aval.
D'après les statistiques publiées par le projet, le pays a exporté près de 17 000 tonnes de cacao fin l'an dernier, contre 6 000 tonnes en 2015. Pour obtenir 1 kg de cacao fin, il faut exploiter 3 kg de cacao frais. Le projet PIC intervient au niveau de la production en soutenant la mise en place d'une plus grande ombrière, s'étalant sur une superficie de 4 000 m².
Elle produit annuellement plus de 100 000 jeunes plants de cacaoyers de variétés améliorées à Ambanja, grâce aux études menées par des experts internationaux en collaboration avec des chercheurs de FOFIFA. L'objectif est de renouveler et de restaurer la plantation de cacaoyers en raison de la dégénérescence de la filière. En outre, environ 10 000 producteurs et 200 préparateurs ont bénéficié d'un renforcement de capacités. Ils sont structurés en coopératives de producteurs.
Des bacs de fermentation et des aires de séchage leur sont également mis à disposition pour faciliter la transformation des cabosses en fèves de cacao, ce qui a permis d'améliorer la production, surtout en qualité. Les chiffres d'affaires générés par ces producteurs et préparateurs ont atteint 16 milliards Ar ces cinq dernières années. En effet, le prix moyen du cacao marchand au niveau des producteurs s'élève entre 30 000 Ar et 35 000 Ar le kilo, contre 5 000 Ar à 6 000 Ar/kg il y a quelques années.
Labellisation
Toujours dans le cadre de l'appui du projet PIC à cette filière destinée à l'exportation, et ce, via la mise en oeuvre du plan national de cacao, les textes et réglementations qui la régissent ont été mis à jour. Tous les acteurs œuvrant dans cette chaîne de valeur ont également été regroupés au sein d'une plateforme appelée Groupement des Acteurs de la filière Cacao de Madagascar, qui servira d'interface avec les ministères concernés, sans oublier la mise en place du Conseil National du Cacao.
Cette structure pilote actuellement la filière. Par ailleurs, le projet PIC a soutenu l'intégration de Madagascar au sein de l'ICCO (Organisation Internationale du Cacao), qui réglemente le marché de ce produit de rente au niveau international. La promotion du cacao fin de Madagascar n'est pas en reste, d'où la reconnaissance et la labellisation de ce produit phare du pays à l'échelle mondiale. Divers acteurs, dont des producteurs et des opérateurs, ont même obtenu des médailles d'or suite aux concours organisés à l'international.
Par ailleurs, un centre d'analyse du cacao destiné à l'exportation est en cours d'installation à Ambanja afin de maintenir la labellisation de ce produit sur le marché international. Compte tenu de la renommée mondiale du cacao fin de Madagascar, la Banque mondiale a accordé un fonds supplémentaire pour construire des infrastructures visant à embellir la ville d'Ambanja, qui est désormais la capitale du cacao. Des routes d'une longueur de 45 km reliant Ambanja à la zone de production de cacao ont également été réhabilitées.