La Banque mondiale tire la sonnette d'alarme : pour sortir le pays de la spirale de la pauvreté qui le gangrène, il est impératif de réformer en profondeur le système éducatif.
Dans un contexte de reprise économique fragile, où la croissance s'enlise, l'éducation apparaît comme un pilier essentiel pour garantir un avenir prospère aux jeunes générations, dans l'ensemble de la région subsaharienne. Dans son rapport Africa's Pulse, la Banque mondiale souligne que la faible performance éducative est l'un des principaux facteurs de paupérisation dans le pays. Malgré une prévision de croissance de 3% pour 2024, après un creux de 2,4% en 2023, cette dynamique reste insuffisante pour améliorer le niveau de vie des millions de personnes touchées par la pauvreté.
Les conflits, le changement climatique et l'explosion des coûts du service de la dette entravent encore davantage les progrès. « Les gouvernements africains ont fait des efforts pour stabiliser leurs finances, mais le poids de la dette les empêche d'investir dans des secteurs cruciaux comme l'éducation », a indiqué Andrew Dabalen, économiste en chef pour l'Afrique. Bien que le service de la dette absorbe généralement 34% des recettes publiques, les ressources allouées à l'éducation demeurent dramatiquement faibles.
À la traîne
L'Afrique subsaharienne est la région qui consacre le moins de dépenses par habitant à l'éducation. Sept enfants sur dix n'ont pas accès à un enseignement préprimaire, et moins de 1,5% des jeunes âgés de 15 à 24 ans suivent une formation professionnelle, contre 10% dans les pays à revenu élevé. Cette situation désastreuse ne peut qu'entraver les chances des jeunes d'accéder à des emplois de qualité. Pour faire face à ce défi colossal, le rapport évoque la nécessité de construire environ 9 millions de nouvelles salles de classe et de recruter 11 millions d'enseignants d'ici 2030 pour atteindre l'éducation universelle.
« À l'avenir, les jeunes Africains devront être bien instruits et correctement qualifiés pour tirer parti des nouvelles opportunités économiques », insiste Dabalen. Une éducation de qualité est indispensable non seulement pour enrichir les connaissances, mais aussi pour doter les jeunes des compétences nécessaires à la transition numérique et écologique. En outre, le soutien à l'entrepreneuriat et le développement des petites entreprises seront cruciaux pour attirer les investissements et offrir des perspectives d'emploi. Seule une main-d'œuvre bien formée pourra répondre aux attentes du marché et participer pleinement à la croissance économique du pays.