L'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa), qui a constaté que le journaliste Erasme Kasompo Kalenga a été relaxé quelques heures après son interpellation, avec obligation de se présenter au parquet pour la poursuite de son audition, a néanmoins condamné la procédure cavalière de son arrestation et exige la cessation de toute pression sur lui.
L'ONG de défense et de promotion de la liberté de la presse, l'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa), a denoncé les actes d'intimidation visant Erasme Kasompo Kalenga, journaliste à la Radio communautaire de Mitwaba émettant à 466 km de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga. Cette ONG exige la cessation de toute pression ou acte d'intimidation contre ce professionnel des médias.
Dans son communiqué signé le 11 octobre 2024, l'Olpa a noté que le journaliste a été interpellé, le 7 octobre, par les inspecteurs du Parquet de grande instance de Kipushi munis d'un mandat d'amener. "Il passera sa première nuit au cachot du commissariat de police de Lwambo, un village situé à 150 km de Lubumbashi. Le 8 octobre 2024, il a été conduit manu militari au Parquet de grande instance de Kipushi où il a été soumis à un interrogatoire serré par un magistrat", a expliqué cette organisation.
Pour l'OLPA, le magistrat a reproché au journaliste d'avoir lu et diffusé, le 6 septembre 2024, sur les antennes de la Radio communautaire de Mitwaba, un communiqué d'une structure locale dénommée Association socio-culturelle de Bazela et Bakunda du Katanga (Abazekat). Et de souligner que dans ce communiqué signé par Etienne Kabange, son président national, cette ASBL déplorait le détournement de la redevance minière perçue par la chefferie Kyona Ngoie de Kisele auprès des entreprises minières Chemaf et MMR (Mining Mineral Resources), de la rétrocession et du matériel roulant.
L'Olpa a renseigné qu'après son audition, Erasme Kasompo a été transféré à la prison de Kipushi avant d'être relaxé en début de la soirée, avec obligation de se représenter au parquet pour la poursuite de l'instruction. Tout en prenant acte de cette libération, l'Olpa dit néanmoins condamner la procédure cavalière ayant conduit à l'interpellation du journaliste. L'organisation fait savoir que ceci constitue une atteinte au droit d'informer et d'être informé garanti par la loi congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme.