Au Cameroun, l'idée d'orienter son enfant vers la formation professionnelle suscite souvent des hésitations chez les parents, et une certaine réticence chez les jeunes. Beaucoup continuent de voir l'université comme la voie royale pour assurer une carrière prospère.
Cependant, face à l'évolution des besoins du marché du travail et aux difficultés croissantes d'insertion professionnelle des diplômés universitaires, il est temps de repenser cette perception. Les filières de formation professionnelle offrent des opportunités réelles et concrètes, tant pour les jeunes que pour l'économie nationale. Il est crucial de décomplexer cette option, en particulier pour les bacheliers des filières scientifiques, techniques et littéraires.
1. Une réponse directe aux besoins du marché du travail
Le monde professionnel évolue rapidement, et de nombreuses entreprises recherchent désormais des compétences spécifiques et opérationnelles, souvent non couvertes par les formations académiques traditionnelles. En ce sens, la formation professionnelle répond directement à ces attentes en offrant des programmes pratiques, adaptés aux exigences du marché. Des domaines tels que la mécanique, la technologie, l'électronique, la construction, et même l'agro-industrie sont en plein essor au Cameroun. Les jeunes diplômés de centres professionnels sont donc immédiatement aptes à intégrer ces secteurs où la demande est forte.
À titre d'exemple, un jeune ayant suivi une formation en maintenance industrielle ou en systèmes mécatroniques est en mesure de trouver un emploi rapidement ou de créer sa propre activité. Il maîtrise les outils et les techniques directement applicables dans son domaine. Contrairement aux parcours universitaires plus théoriques, qui peuvent nécessiter plusieurs années d'adaptation avant d'être opérationnels, la formation professionnelle garantit une employabilité immédiate.
2. Des métiers valorisants et des opportunités d'entrepreneuriat
L'une des plus grandes idées reçues à déconstruire est celle selon laquelle les métiers issus de la formation professionnelle seraient moins valorisants que ceux issus de l'université. En réalité, nombre de métiers techniques ou artisanaux sont aujourd'hui hautement respectés et, surtout, bien rémunérés. Un technicien qualifié en électricité, un soudeur professionnel, ou un mécanicien automobile peut souvent gagner bien plus qu'un diplômé universitaire débutant dans une carrière administrative.
De plus, la formation professionnelle ouvre les portes de l'entrepreneuriat. Beaucoup de diplômés créent leur propre entreprise, que ce soit dans l'agro-industrie, la transformation des produits agricoles, l'artisanat ou encore la technologie. Cette voie permet non seulement de générer des revenus, mais aussi de contribuer activement à l'économie locale en créant des emplois.
3. Une alternative efficace à l'engorgement de l'université
L'une des réalités du système éducatif camerounais est l'engorgement des universités. Chaque année, des milliers de nouveaux bacheliers rejoignent les universités publiques, où les infrastructures sont souvent insuffisantes pour accueillir un tel afflux. Cet encombrement entraîne parfois une qualité d'enseignement réduite, avec des classes surchargées, un suivi pédagogique limité et des conditions d'étude parfois difficiles.
En parallèle, les diplômés universitaires font face à un marché saturé, où les postes correspondant à leur qualification se font rares. Beaucoup se retrouvent à exercer des métiers qui n'ont aucun rapport avec leur domaine d'études. Face à cette réalité, la formation professionnelle offre une alternative attrayante, en garantissant une formation adaptée et une insertion rapide sur le marché du travail.
4. Une réponse aux besoins des filières scientifiques, techniques et littéraires
Quel que soit le parcours scolaire suivi par un élève - qu'il soit en filière scientifique, technique ou littéraire -, la formation professionnelle lui offre des options pertinentes et prometteuses. Pour les bacheliers scientifiques, des filières telles que la mécatronique, l'informatique, ou les énergies renouvelables sont en plein développement. Ces formations répondent à la demande croissante de techniciens spécialisés dans des secteurs à haute valeur ajoutée.
Pour les bacheliers techniques, les métiers de l'ingénierie, de la construction, et de la maintenance industrielle sont des choix de carrière tout à fait naturels. Les jeunes formés dans ces domaines deviennent des acteurs clés de l'économie nationale, contribuant au développement des infrastructures et des industries du pays.
Quant aux bacheliers littéraires, la formation professionnelle ne doit pas être perçue comme incompatible avec leurs compétences. Des filières comme l'assistanat de gestion, la communication, l'audiovisuel, ou encore le management des projets offrent des débouchés concrets, alliant la pratique à des compétences littéraires ou administratives. Ces formations permettent de développer une expertise recherchée dans de nombreux secteurs.
5. Un coût de formation réduit pour un retour sur investissement rapide
Un autre facteur important à prendre en compte est le coût de la formation professionnelle, qui est souvent beaucoup plus abordable que celui de l'université. Dans un contexte où l'éducation représente un investissement important pour les familles, la possibilité d'accéder à une formation de qualité à un coût raisonnable est un atout non négligeable.
De plus, le retour sur investissement est rapide. Un diplômé d'un centre de formation professionnelle est souvent capable de commencer à travailler dans les mois qui suivent l'obtention de son diplôme. Il peut ainsi contribuer financièrement à sa famille ou démarrer une activité génératrice de revenus en un temps record.
6. Une formation adaptée aux réalités du pays
La formation professionnelle au Cameroun est en adéquation avec les réalités socio-économiques du pays. Elle offre des compétences directement applicables aux secteurs porteurs de l'économie camerounaise, tels que l'agriculture, l'industrie manufacturière, l'artisanat, ou encore la construction. Ces secteurs représentent une part importante de l'économie nationale, et les diplômés professionnels sont les mieux placés pour y répondre.
L'avenir de la formation professionnelle au Cameroun
Il est essentiel de changer la perception négative que beaucoup de parents et jeunes ont de la formation professionnelle au Cameroun. En réalité, elle représente une opportunité en or pour s'insérer rapidement sur le marché du travail, pour acquérir des compétences techniques de grande valeur et pour devenir entrepreneur. Les jeunes, qu'ils soient issus de filières scientifiques, techniques ou littéraires, doivent comprendre que l'université n'est pas la seule voie vers le succès. Avec les bonnes compétences et les formations adéquates, la formation professionnelle peut être le tremplin vers une carrière stable et épanouissante.
Parents et bacheliers, il est temps de décomplexer et d'envisager la formation professionnelle pour ce qu'elle est : une voie prometteuse et valorisante pour l'avenir des jeunes camerounais.