Ile Maurice: Zahid Nazurally - Entre les larmes et... les lignes

C'était sa première apparition publique depuis sa démission du Muvman Liberater (ML). Lundi, le député sortant de la circonscription no 10 ((Montagne-Blanche-Grande-Rivière-Sud-Est) a participé à une soirée organisée par ses mandants pour le remercier. Dans son discours, il a laissé comprendre, entre les lignes, que son travail comme élu n'est pas fini et qu'il a bien l'intention de se présenter à nouveau aux prochaines élections, sans toutefois donner d'indications sur la couleur...

«Je suis toujours deputy speaker, donc, en absence du speaker, je suis acting speaker. Dans les jours à venir, je vais prendre les décisions qui s'imposent pour le bien du pays», a-t-il déclaré après la fonction. De sa présumée rencontre avec Navin Ramgoolam, il a dit qu'il faut aller poser la question directement à l'ancien Premier ministre. Idem sur les rumeurs de sa rencontre avec Pravind Jugnauth. Même sur ses priorités en cas d'éventuelle candidature, il n'a pas été loquace. «Il y en a beaucoup. On en parlera dans les jours à venir.»

Par ailleurs, il a parlé de son travail comme deputy speaker et de l'organisation Peace March, avec qui il travaille beaucoup. «Mo rakont zot inpe lor mo boss? Sooroojdev Phokeer?», a-t-il lancé. Encore une fois, c'est entre les lignes que le message est passé. «Mo sorti dan enn ti fami. Respe enn zafer inportan. Deziem, pa bizin fer kouma malelve. Trwaziem, pa koze si ou pou bles kiken... Alor les li, nou gard li pou apre. Si bizin koze nou va koze.»

Autre chose qu'il a tenue à clarifier, ses voyages. Zahid Nazurally a fait savoir qu'il a voyagé à deux reprises, mais que ses voyages n'ont pas été financés par l'argent du contribuable. «Apre finn ofer mwa vwayaz kan trwa-kat mwa reste pou parlman fini. Se sa, la verite.» Il a ensuite évoqué son bilan, son travail pendant le Covid, ses prises de position et les peace marches organisées pour promouvoir la paix, l'inclusion et le combat contre la drogue, sans apport des ministères, a-t-il précisé.

Mais le travail n'est pas terminé, dit-il. «Il y a toujours un problème de drogue dure dans la circonscription.» D'ailleurs, le combat contre la drogue a été traité en long et en large. Zahid Nazurally a évoqué non seulement la réhabilitation, mais aussi l'aide aux toxicomanes à trouver un travail pour subvenir à leurs pulsions sans tomber dans le crime. «Se enn koudme ki zot merite.» D'autres choses qu'il n'a pas pu accomplir, ce sont les infrastructures pour contrer les inondations ou encore les problèmes de transport dans le village de Clemencia et la distribution d'eau. Il y a eu plus de 150 projets réalisés dans la circonscription, mais il y en a d'autres à faire.

Faut-il donc comprendre qu'il sera candidat ? Oui, à en croire la prochaine métaphore. «Kan enn lakaz fini koumanz ranze, omilie ou sanz dimounn li kout ou pli ser. Bann-la profit ou!» La question est où ? «Kan ou get drwat, kan ou get gos, napa kone kot pou met ou konfians.» Évoquant sa démission du ML, il a fait savoir qu'avant, il avait un engagement envers ce parti et qu'il ne pouvait pas être un traître et aller jouer avec d'autres. «Sanzman pa sanzman pa inportan. Me bizin ena enn ti transformasion kot nou tou nou santi nou ale.» Est-ce une indication ?

Encore une métaphore en guise de réponse. «Kan loto la pe karote, nou sanz labouzi. Kot pe fer tchoinktchoink, nou dres li. Sof si pena lot swa. Bizin ranplas loto la.» Ce sera tout comme indication sur son avenir politique. Il a tenu à préciser que l'organisation Peace March, c'est une idée et pas une formation politique et que pour continuer le combat, il aura besoin du soutien de toute la circonscription.

Bilan et programme

Zahid Nazurally a parlé d'un document de plus de 100 pages, qui détaille non seulement son bilan, mais aussi les questions qu'il aurait souhaité poser à l'Assemblée mais qu'il n'a pas pu le faire, étant le deputy speaker. Les thèmes sont la drogue, Chagos, Agaléga, les revenus des Mauriciens et l'environnement, entre autres. Il détaille aussi un projet pour aider les jeunes à étudier à l'extérieur à travers les ambassades ou encore un programme de réhabilitation pour les usagers de drogue qui inclut des formations et un travail.

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