Ile Maurice: Padayachy et Jagutpal hantent l'Alliance du changement... qui veut accueillir l'ancien député-PPS Ismaël Rawoo

L'opposition PTr-MMMND- ReA a lancé sa campagne lundi soir à Rivière-des-Anguilles. Les tirs des principaux orateurs et candidats potentiels de l'Alliance du changement, Roshan Jhummun, Rajen Narsinghen et Mansoor Kurrimboccus, se sont focalisés sur les ministres Renganaden Padayachy et Kailesh Jagutpal, alors que le ton était mielleux vis-à-vis d'Ismaël Rawoo, troisième député sortant et démissionnaire du ML, qui a été invité à rejoindre leurs rangs.

Hormis le Premier ministre et les ministres Padayachy et Jagutpal, aucun autre adversaire politique n'a été mentionné. Ce qui fait dire à un agent rouge dans la cour du village hall que «la course est contre le camp gouvernemental, certainement pas contre les autres alliances ou candidats indépendants».

L'opposition a reproché aux ministres Jagutpal et Padayachy d'avoir recruté en masse des électeurs de la circonscription - citant même quelques villages. Tout en condamnant cela, les trois orateurs ont laissé entendre que ces emplois seraient sauvegardés, notamment à Mauri Facilities; ce qui explique la situation difficile dans laquelle les candidats se trouvent entre promesses d'emplois et clientélisme.

«Il y a deux grands coupables si le pays est en difficulté aujourd'hui. Le premier, c'est Pravind Jugnauth, et le deuxième, c'est Padayachy. Aujourd'hui, si vous ne pouvez plus faire vos courses au supermarché, c'est parce que Rs 9 000 équivalent maintenant à seulement Rs 4 000 en valeur réelle. Dans les supermarchés, les prix des articles ont tellement augmenté que des familles n'arrivent même plus à manger de la viande», fulmine Rajen Narsinghen. Il demande aussi à Kailash Jagutpal de rendre public le rapport sur les dialysés morts durant le Covid.

Roshan Jhummun a interrogé le ministre Padayachy et le gouverneur de la Banque de Maurice sur la manière dont ils interviennent chaque semaine sur le marché des devises. Ils injectent des dollars sur le marché, mais malgré toutes ces interventions, il y a toujours une pénurie de devises. «Autrefois, on pouvait acheter trois pommes pour Rs 10 ou une pomme pour Rs 5 et une banane coûtait Rs 2 ou Rs 3. Aujourd'hui, un oeuf coûte Rs 15 et une banane aussi Rs 15.» Par ailleurs, Ismaël Rawoo, le PPS et député sortant du no 13, qui a démissionné du Muvman Liberater, «pe sey met ene lipie kot nou». «Les li vini. Mo dir li vini. Most welcome pou fer kitsoz», affirme Roshan Jhummun.

Quant à Munsoo Kurrimbaccus, autre candidat potentiel, il a fait une virulente sortie contre la ministre de l'Éducation Leela Devi Dookun-Luchoomun. «Zordi lor 100 zanfan zis trwa pase. Minis dir ou enn gran achievement sa», martèle Munsoo Kurrimbaccus. Il se dit aussi inquiet de la propagation de la drogue. «Dizef pena, poul pa gagne, ladrog ena.» Munsoo Kurrimbaccus se demande aussi comment deux ministres révoqués peuvent de nouveau bénéficier de ticket pour les prochaines élections.

La réunion était présidée par Riad Hullemuth, acting rector dans un collège privé pendant trois ans.

L'autre camp : surfer sur la vague de projets

En attendant que le troisième candidat de l'Alliance Lepep soit connu, le duo Renganaden Padayachy et Kailash Jagutpal a choisi de mener une campagne de proximité en se déplaçant souvent à pied dans les villages du numéro 13. Les agents du camp gouvernemental se disent confiants parce que «nous avons un bilan à présenter, contrairement à l'opposition qui s'attaque aux personnes et non à leurs projets». Selon eux, «la preuve est que nos adversaires promettent de garder nos mesures par rapport au salaire minimum, au réalignement salarial et même les emplois que nous avons créés pour valoriser les employés».

Vers Rivière-du-Poste, un gros chantier routier longtemps attendu est en train d'être achevé. La route étroite à double sens est en train d'être élargie - ce qui va certainement sécuriser le trafic routier, relève-t-on dans le camp de l'Alliance Lepep. «Le gouvernement a entendu nos appels au secours. Il s'agissait d'un problème de sécurité routière qu'il fallait régler», souligne ce conseiller de village de Britannia. Il n'est pas un fan du gouvernement mais reconnaît que «pas mal a été fait à Britannia et dans les alentours».

Plus loin, vers Tyack, la route redevient étroite, mais ici on ne peut pas l'agrandir car il y a des maisons et des commerces des deux côtés. Hans Meetun, un activiste écologique de la région, nous a souvent expliqué qu'il faudrait une nouvelle route pour contourner tout le village, en passant par les terres d'Omnicane et celles récemment acquises par le gouvernement pour déboucher près de la foire de Rivière-des-Anguilles.

Les projets font-ils gagner les élections ? Au conseil de district, c'est désormais une ruche. L'on nous dit que les fonds sont débloqués mais c'est un manque de «contracteurs» qui retarde quelques projets déjà approuvés. En attendant que l'opposition finalise ses candidats, le duo du gouvernement surfe sur une cascade de projets qui font du no 13 l'une des régions les plus en mouvement, tel un chantier à ciel ouvert...

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