L'information a fait l'effet d'une bombe ; tant elle a surpris plus d'un. Il s'agit de l'interpellation de l'activiste d'origine béninoise, Gilles Robert Stellio Capo Chichi, plus connu sous le nom de Kémi Seba, le 14 octobre dernier, dans un restaurant sis dans le XVe arrondissement à Paris en France.
Depuis lors, des interrogations fusent de partout. Que lui reproche-t-on ? Qu'est-il allé chercher en France qu'il n'a eu de cesse de vouer aux gémonies ? Faut-il y voir un lien de cause à effet entre cette interpellation et les derniers soubresauts sociopolitiques au Bénin, notamment l'affaire de tentative avortée de coup de force dans laquelle son nom est cité ? Les jours à venir nous situeront davantage.
Pour le moins, on sait que le noble combat pour l'émancipation de l'Afrique, que mène l'activiste panafricain, ne fait pas que des heureux. En effet, ils sont nombreux qui y voient leurs intérêts menacés au point qu'ils n'hésiteront pas à lui chercher des noises s'ils en ont l'occasion. N'est-ce pas d'ailleurs cela qui lui a valu d'être expulsé manu militari de certaines capitales africaines où il s'était rendu dans le cadre des activités de son mouvement Urgences panafricanistes ? N'est-ce pas cela aussi qui lui a valu d'être déchu de sa nationalité française, il y a de cela quelques mois seulement ? En tout cas, c'est la preuve pour ceux qui en doutent encore, que Kémi Seba dérange. Il trouble le sommeil de certains dirigeants s'il n'est pas devenu leur poil à gratter.
S'il souhaite être en phase avec l'idéal qu'il défend, Kémi Seba gagnerait à tourner le dos à la France
Ce faisant, il lui revient de savoir raison garder en évitant de prêter le flanc au risque de se voir reprocher un manque de cohérence avec le combat qu'il mène depuis quelques années. Car, quelle activité entend-il mener dans un pays qu'il présente à tort ou à raison comme étant le chantre de l'impérialisme ? S'il cherchait à fantasmer à travers une publicité mondiale, on peut dire qu'il a atteint son objectif.
Par contre, s'il a fait montre d'imprudence au point de se faire alpaguer tel un malpropre, ce n'est ni plus ni moins qu'une humiliation dont les répercussions seront multiples. Car, il faut craindre, après coup, qu'il ne soit extradé à Cotonou si les autorités béninoises qui le recherchent ardemment, en font la demande. On a de bonnes raisons de le penser surtout que certaines sources affirment qu'il séjournait en France dans le but de rencontrer des opposants au régime de Patrice Talon.
Tant qu'à faire, pourquoi n'a-t-il pas donné rendez-vous à ses compères à Moscou dont il est devenu l'allié depuis quelque temps ? Ou bien pensait-il que le passeport diplomatique nigérien dont il dispose, pouvait lui permettre de narguer la France au point d'y mener des activités « subversives » ? En tout cas, s'il souhaite être en phase avec l'idéal qu'il défend, Kémi Seba gagnerait à tourner le dos à la France pour installer ses quartiers dans l'Alliance des Etats du Sahel (AES) dont il est idéologiquement très proche.