Congo-Brazzaville: Octobre rose - L'Ufemco sensibilise les femmes des médias au cancer du sein

L'Union des femmes des médias du Congo (Ufemco ) a initié, le 16 octobre, un atelier de sensibilisation sur le thème « Les femmes des médias : voix et actrices de la lutte contre le cancer du sein », à la librairie les Manguiers, au sein des Dépêches de Brazzaville. Causes, conséquences, moyens de prévention et de lutte de ces pathologies ont constitué l'ossature de cette communication.

Animée par le Pr Alexis Fortuné Bolenga Liboko, oncologue médical au CHUB, enseignant à l'université Marien-Ngouabi, cette rencontre visait à informer les femmes des médias en particulier et de tout bord en général sur les deux pathologies cancéreuses les plus meurtrières chez la femme au Congo, notamment le cancer du sein et celui du col de l'utérus. Il s'est agi d'outiller l'assistance sur les causes et manifestations des cancers du sein et du col de l'utérus, l'importance du dépistage, les modes de traitement ainsi que les facteurs de risque

Octobre rose est une période où chacun essaie de prendre des initiatives pour sensibiliser la population à la gravité du cancer du sein, premier cancer de la femme dans le monde. Dans son exposé, le Pr Alexis Bolenga s'est appesanti sur l'importance de se faire dépister contre cette maladie. Selon lui, le cancer du sein survient chez une femme sur huit, soit presque le quart de la population des femmes dans le monde. En 2022, 2 296 840 cas découverts dont 530 au Congo et 241 décès.

Il a ainsi révélé la nécessité de se faire régulièrement dépister, car cela permettrait de prévenir plus de décès, soulignant que 50% de décès dus au cancer du sein sont liés au diagnostic tardif. «Lorsqu'on fait nos diagnostics très tôt, l'on peut avoir des chances de guérison sans qu'il y ait une récidive de la maladie. Parce que quand on a un cancer du sein qui est annoncé à une petite taille de 2 cm ou moins de 2 cm, on a 100% de chance de guérison. Donc, c'est mieux de dépister la maladie très tôt parce que, je ne vous le cache pas, c'est une maladie qui n'a pas de symptômes francs », a-t-il fait savoir.

Pour faire prendre conscience des dangers que représente cette maladie, le Pr Bolenga a projeté quelques images de différents stades du cancer du sein chez la femme. Des images choquantes ayant contribué à une prise de conscience sur la nécessité de veiller sur l'état de cet organe et de ne pas garder la maladie trop longtemps, sous prétexte de l'attente d'un miracle divin. Il a, en outre, instruit les femmes sur les techniques d'auto palpation des seins à faire en début de mois à une date précise ou trois à quatre jours après chaque cycle menstruel, en vue de détecter une quelconque anomalie.

Au moindre changement, a-t-il dit, il ne faut pas s'alarmer mais se faire consulter car seul un diagnostic médical peut révéler si oui ou non il s'agit bel et bien d'un cancer ou juste d'une infection. A en croire ses propos, bien que les victimes ayant un antécédent familial de cancer du sein peuvent développer très tôt cette maladie, toutes les femmes de 25 à 74 ans sont à risque et peuvent en être victimes.

Aujourd'hui, les coûts onéreux du traitement contribuent à réduire les chances de guérison des patients. Il a, dans ce même élan, invité le gouvernement congolais à accorder plus d'intérêt à cette maladie à travers le Plan stratégique national de lutte contre le cancer 2022-2026 qui n'arrive pas à se déployer efficacement faute de moyens financiers.

Cancer du col de l'utérus

Concernant le cancer du col de l'utérus, le Pr Alexis Bolenga a relevé que c'est le quatrième cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde et le deuxième au Congo. Il est presque 100% imputable à une infection chronique, 5 à 10 ans, par des virus appartenant à la famille des papillomavirus. Selon ses propos, les signes liés à la maladie sont divers et parfois difficilement détectables par les victimes elles-mêmes. Néanmoins, des infections à répétition fragilisant la muqueuse du col, des écoulements vaginaux fréquents, des pertes blanches et odeurs nauséabondes, les saignements permanents et tardifs à l'âge de ménopause doivent alerter les femmes pour une consultation médicale voire un dépistage des lésions précancéreuses du col de l'utérus.

En effet, pour lui, le cancer du col de l'utérus est l'un des cancers chez la femme guérissable à 100% s'il est découvert tôt. Pour le prévenir, il faut veiller à son hygiène intime et éviter d'introduire certaines substances dans son appareil intime, se consulter en cas d'anomalie ou dysfonctionnement inhabituel, faire régulièrement le dépistage... Pour des enfants à compter de 9 ans et des femmes n'ayant pas encore contracté le virus, il est possible de se faire vacciner contre ce cancer.

Le Pr Bolenga a notifié que des idées reçues comme les stérilets, les implants, le port des sous-vêtements noirs ou trop près du corps... ne causent pas le cancer du col de l'utérus. « En tant que femmes des médias, notre quatrième pouvoir nous sert à informer et à éduquer. Donc, à travers nos plumes, micros, caméras, nous avons le devoir de pouvoir soutenir celles qui font face à ces maladies. Et cette rencontre était l'occasion pour les participantes d'en savoir plus et de lever le doute sur ces différentes maladies dévastatrices afin de se protéger et protéger leur entourage », a déclaré Durly Emilia Kidissa, présidente de l'Ufemco.

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