Cameroun: Les opérateurs de téléphonie camerounais ont deux mois pour améliorer leurs services

Les consommateurs et les autorités remettent en question la qualité des services des opérateurs de téléphonie mobile : MTN Cameroon, Orange Cameroun et Camtel. Ces derniers jours, des désagréments affectent sévèrement le quotidien des consommateurs.

Franck Tchouta est un jeune Camerounais de la diaspora qui séjourne actuellement dans son pays natal. Revenu dans son village, il a vécu une expérience malheureuse concernant l'accès au réseau téléphonique dans la région de l'Ouest.

« Nous vivons vraiment encore à l'époque antique si on compare avec ce qu'on voit dans d'autres pays. J'ai pris une puce bleue de la société Camtel et je me suis rendu à l'Ouest du Cameroun. Mon village Bangoua se situe à 10 km de la ville de Bangangté, c'est déplorable que je n'ai pas eu de réseau durant tout mon séjour. Concernant l'offre internet, c'est à peine si on parvient à ouvrir une page ou un site pour accéder à une information », raconte-t-il.

Dans les grandes agglomérations comme Yaoundé, la situation n'est guère reluisante.

« Je ne peux pas dire que je suis satisfaite parce que déjà en termes de couverture réseau c'est très limité. En ville, on n'arrive pas à joindre quelqu'un qui habite non loin de vous et d'un autre côté, on des mégas qui disparaissent de nos téléphones. On ne sait pas où ça va et lorsqu'on réclame, on ne nous les restitue jamais », soutient Catherine Ada une abonnée aux deux opérateurs téléphoniques mobile du pays.

Suzanne Moungo Awono est une jeune, elle souscrit généralement aux forfaits de connexion internet mensuels, mais sans grande satisfaction. « Quand je mets le forfait Orange Plus, on te dit que c'est pour un mois, je ne sais pas si ça dépend de la façon d'utiliser ce forfait, mais ça ne dure même pas deux semaines. On n'a plus accès à internet et pour le réseau parfois, rien ne passe pour toute une journée ! », s'alarme-t-elle.

Les opérateurs de téléphonie mobile du Cameroun, Camtel, MTN et Orange annoncent pourtant avoir investi l'an dernier, 156 milliards de francs CFA pour étendre la couverture et améliorer la qualité de leurs services. La ministre des postes et télécommunication Minette Libom Likeng, qui a récemment inspecté leurs installations techniques, met un bémol.

« Ces compagnies ont très peu investi sur les infrastructures d'accès, ce qui crée les saturations les engorgements du réseau. Camtel, l'opérateur de l'Etat, est investi de notre souveraineté numérique, c'est pour cela qu'il a le monopole du transport mais nous avons constaté que la gestion de ce segment est loin d'atteindre les critères de performances de la protection c'est la preuve qu'ils ne respectent pas leur cahier de charge », a confié Minette Libom au cours d'un point de presse.

Le gouvernement a fixé un délai de deux mois aux trois opérateurs pour qu'ils rectifient le tir. Mais la plateforme des associations de consommateurs pour la protection de l'intérêt socio-économique du Cameroun, PAEIS, ne s'attend pas à un changement notoire.

« Nous pensons que c'est du bluff, nous ne pouvons pas approuver cela si les associations des consommateurs ne peuvent pas contribuer à ce qu'il ait une sortie de crise honorable. Les autorités se livrent en spectacle. Ce secteur promoteur a échoué au Cameroun. L'an dernier ces opérateurs ont été amendés à hauteurs de 6 milliards de francs CFA. À mon humble avis, au Cameroun, les opérateurs de téléphonie mobile sont des mastodontes et n'ont peur personne », affirme le coordonnateur général du PAEIS, Georges Ngono Edzoa.

Le Cameroun possède plus de 24 millions d'abonnés au réseau téléphonique, les opérateurs revendiquent 95 % de couverture réseau pour un chiffre d'affaires de plus 584 milliards de francs CFA en 2022, d'après l'Art, l'agence de régulation des télécommunications.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.