Un nouveau rapport de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), publié à l'occasion de la Journée internationale des femmes rurales, fait ressortir que les femmes produisent jusqu'à 80 % des aliments dans les pays en développement, mais possèdent moins de 20 % des terres à l'échelle mondiale. En plus, les femmes et les filles subissent des difficultés accrues et font preuve d'un leadership remarquable face à la sécheresse.
Publié à l'occasion de la Journée internationale des femmes rurales, le 15 octobre 2024, le rapport intitulé « Solutions dirigées par des femmes pour la résilience face à la sécheresse », appelle à une meilleure reconnaissance et à un soutien accru aux efforts menés par les femmes, pour protéger les communautés vulnérables des effets dévastateurs de la sécheresse.
Les femmes ont longtemps été perçues comme les plus vulnérables face à la sécheresse. Mais le Secrétaire exécutif de la CNULCD, Ibrahim Thiaw, souligne que dans ce rapport, rendu public, elles sont aussi les plus résilientes. « Que ce soit dans la région du Sahel en Afrique, dans le nord du Kenya, en Iran, au Pérou ou au Maroc, les femmes ont prouvé leur résilience et leur capacité à surmonter des conditions inextricables. Combattre les inégalités liées au genre n'est pas seulement une question de justice, c'est aussi une opportunité de libérer un potentiel inexploité dans la lutte contre le changement climatique», a soutenu M. Thiaw.
Des inégalités structurelles persistantes limitent l'accès des femmes et les filles à des ressources essentielles, telles que la terre, l'eau, le crédit et la formation. Ce qui augmente leurs charges de travail et complique leur capacité à faire face à la sécheresse. Malgré ces obstacles, les femmes arrivent à développer des solutions innovantes, qui permettent à leurs communautés de s'adapter aux conditions environnementales cruciales.
Le même rapport révèle que les sécheresses représentent 15 % des pertes économiques liées aux catastrophes dans le monde et sont responsables de 85,8 % des décès de bétail. 40 % des terres mondiales sont dégradées et affectent plus de 3,2 milliards de personnes. Ces chiffres sont interpellateurs et méritent que les femmes rurales soient soutenues, dans la lutte contre le changement climatique.
Selon la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), des recherches montrent que garantir les droits fonciers des femmes, contribue à renforcer la sécurité alimentaire mondiale, les conditions économiques globales et à assurer l'éducation des enfants. Le rapport présente 35 études de cas en Afrique, en Asie et en Amérique latine, qui mettent en lumière le leadership des femmes dans la résilience face à la sécheresse.
Les conclusions du rapport alimenteront les discussions lors de la 16e Conférence des Parties (COP16) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui se tiendra à Riyad, en Arabie saoudite, du 2 au 13 décembre 2024. Un des axes majeurs de cette rencontre, sera de s'assurer que les stratégies sensibles au genre sont au coeur des efforts mondiaux pour la résilience face à la sécheresse.