Jerada — Plusieurs initiatives phares pour un développement durable et écologique ont été lancées, mardi à la province de Jerada, dans le cadre la stratégie "Forêts du Maroc 2020-2030", initiée par SM le Roi Mohammed VI.
Ces projets, lancés en présence notamment du gouverneur de la province de Jerada, Mabrouk Tabet, du directeur général de l'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), Abderrahim Houmy, d'élus et de cadres de l'ANEF, ont pour objectifs la valorisation durable des ressources naturelles, la promotion de filières économiques locales, la préservation de la biodiversité et la gestion durable des écosystèmes forestiers.
Il s'agit du projet de réhabilitation du Parc naturel de "Chekhar", qui débutera en 2025 avec un budget de 80 millions de dirhams (MDH), et inclut la réintroduction d'espèces protégées et la création d'infrastructures écotouristiques, renforçant ainsi l'économie locale, tout en préservant la biodiversité.
Parmi les actions lancées dans le cadre de ce projet figurent la réintroduction d'espèces menacées, telles que la gazelle de cuvier et le mouflon à manchettes, ainsi que la conservation et la restauration des habitats essentiels à la biodiversité.
Dans la zone de Mahsser, MM. Tabet et Houmy se sont enquis d'un projet de plantation de caroubier, qui s'étend sur une superficie de 330 hectares pour un investissement de 7,3 MDH, et associe des coopératives locales à une gestion collaborative.
Selon ses promoteurs, ce modèle permet la valorisation des terres tout en assurant des revenus aux coopératives, via l'exploitation exclusive des ressources naturelles. Un chèque de 204.000 dirhams a été remis à cette occasion à la coopérative "Khairat" du Douar Mssaada pour encourager ses efforts.
Il s'agit également du projet de promotion de l'aquaculture en milieu désertique, à travers l'appui au développement de l'aquaculture intégrée. Il a pour objectif de développer des productions aquacoles en ayant recours, d'une part, à l'intégration de l'élevage de poissons au niveau des bassins d'irrigation de la province, et d'autre part, par la promotion de la culture de la spiruline ou autre produit aquacole au profit des jeunes et des femmes.
Doté d'un budget de 25 MDH sur trois ans, ce projet s'articule autour de quatre composantes principales, à savoir la mise en place d'un centre d'excellence de production aquacole et de formation aux métiers de l'aquaculture désertique, l'appui au développement de systèmes socio-économiques de production aquacole résilients en environnement désertique, la promotion de l'entrepreneuriat aquacole et la promotion de l'écotourisme halieutique.
Parmi les initiatives lancées figure aussi un projet d'un montant de 121,61 MDH visant la protection, la réhabilitation et la valorisation des nappes de romarin et d'alfa. Ce projet implique les coopératives forestières locales dans la gestion durable de ces ressources naturelles, offrant ainsi des opportunités de développement socio-économiques.
Par la même occasion, qui vise à évaluer les projets contribuant au développement durable et à la résilience écologique de la région, un programme axé sur la réhabilitation des forêts dégradées et la lutte contre la désertification a également été dévoilé. Il prévoit la plantation de 6.800 ha sur trois ans, avec un budget de 115 MDH. Une première tranche de 1.580 ha est lancée en 2024.
Ce budget couvre les travaux de régénération des écosystèmes forestiers et de lutte contre l'érosion du sol, ainsi que la compensation pour les mises en défens au profit des populations locales.
En marge du lancement de ces différentes initiatives, il a été procédé à la signature de trois mémorandums d'entente et de six conventions de partenariat visant à soutenir le développement durable des communautés locales. Ces accords reflètent l'engagement commun des parties prenantes à améliorer les conditions de vie des habitants, tout en préservant les ressources naturelles.
Par ailleurs, un drone multi-usages de haute performance a été remis à la Direction régionale de l'ANEF de l'Oriental, afin de renforcer sa capacité à surveiller, gérer et inventorier les ressources des écosystèmes forestiers de manière plus efficace et précise.
Dans une déclaration à la MAP, le Directeur général de l'ANEF a mis en avant l'importance de ces projets qui reflètent une approche intégrée et participative visant à conjuguer développement économique et préservation de l'environnement, tout en renforçant la résilience face aux défis climatiques.
Ces initiatives, lancées dans le cadre de la Stratégie "Forêts du Maroc 2020-20230", témoignent aussi de l'engagement constant de l'ANEF à répondre aux besoins des communautés locales, tout en assurant la protection des écosystèmes naturels et la promotion d'un développement durable au bénéfice de tous, a-t-il dit.