La traduction française du roman arabe Nazelat El Akaber (Le désastre de la maison des notables), écrit par la Tunisienne Amira Ghenim en 2020, fait partie de la short list des romans en lice pour le Prix Médicis étranger 2024.
Ce roman est le deuxième ouvrage tunisien à être sélectionné pour le Prix Médicis, après La Clause paternelle de Jonas Hassen Khemiri, romancier et dramaturge tuniso-suédois, lauréat du Prix Médicis étranger en 2021 pour un roman paru en 2017 chez Actes Sud.
Neuf romans étrangers et dix essais sont en compétition pour le Prix Médicis 2024, une prestigieuse récompense littéraire française. La liste des finalistes a été dévoilée le 9 octobre par un jury présidé par Anne F. Garréta, et composé de Marianne Alphant, Michel Braudeau, Marie Darrieussecq, Patrick Grainville, Dominique Fernandez, Andrei Makine, Pascale Roze et Alain Veinstein.
Les lauréats seront annoncés lors d'une cérémonie prévue le 6 novembre prochain dans un restaurant parisien.
Créé en 1958 par Gala Barbisan et Jean-Pierre Giraudoux, le Prix Médicis récompense un roman, un récit ou un recueil de nouvelles dont l'auteur n'a pas encore la notoriété qu'il mérite. Depuis 1970, un Prix Médicis étranger, et depuis 1985, un Prix Médicis essai, sont également décernés le même jour.
Amira Ghenim est l'autrice de plusieurs essais universitaires et de trois romans, dont Le dossier jaune (2019), Le désastre de la maison des notables (2020) et Terre ardente (2024). Le désastre de la maison des notables est son premier roman à être traduit en français. La traduction, composée de 494 pages, a été réalisée par Souad Labbize et publiée en août 2024 aux éditions Philippe Rey (France) et Barzakh (Algérie). Souad Labbize est poétesse, romancière, anthologiste et traductrice algéro-tuniso-française.
Amira Ghenim, également nouvelliste et traductrice, a déclaré à l'agence TAP que son roman est « le premier roman arabe traduit à être sélectionné pour le Prix Médicis du roman étranger », une récompense qui réunit des œuvres traduites en français. Une version anglaise du roman, intitulée Calamity of the Nobility, est prévue pour janvier 2025.
Le désastre de la maison des notables a déjà été finaliste du Prix international du roman arabe (Booker) et lauréat du Comar d'Or en 2021. Il est également retenu dans la sélection officielle du Prix de la littérature arabe 2024, aux côtés de Les carnets d'El-Razi d'Aymen Daboussi, psychologue et écrivain.
Le Prix de la littérature arabe est l'une des rares récompenses françaises qui distingue les œuvres littéraires issues du monde arabe, écrites en arabe ou en français. Le nom du lauréat de cette 11e édition sera dévoilé lors d'une cérémonie prévue le 27 novembre 2024 à l'Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris.
Calamity of the Nobility relate un épisode peu connu de l'histoire contemporaine de la Tunisie. Le héros du roman, Tahar Haddad, figure emblématique du réformisme tunisien, est reconnu pour sa lutte en faveur des droits des femmes. Le récit imagine une histoire d'amour entre Haddad et sa bien-aimée fictive, Lella Zubaida. Ce roman met en lumière des narratrices féminines, symbolisant la mémoire collective et rompant avec la vision patriarcale qui a longtemps prévalu.
Liste des romans étrangers en lice pour le Prix Médicis 2024 :
Le désastre de la maison des notables par Amira Ghenim (traduit de l'arabe par Souad Labbize, Philippe Rey)
Théodoros par Mircea Cărtărescu (traduit du roumain par Laure Hinckel, Noir sur Blanc)
Tarentule par Eduardo Halfon (traduit de l'espagnol par David Fauquemberg, Quai Voltaire)
Maniac par Benjamín Labatut (traduit de l'anglais par David Fauquemberg, Grasset)
Si peu par Marco Lodoli (traduit de l'italien par Louise Boudonnat, P.O.L)
Propre par Alia Trabucco Zerán (traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet, Robert Laffont)
La bibliothèque du beau et du mal par Undinė Radzevičiūtė (traduit du lituanien par Margarita Barakauskaité-Le Borgne, Viviane Hamy)
Histoire d'une domestication par Camila Sosa Villada (traduit de l'espagnol par Laura Alcoba, Métailié)
Le champ par Josef Winkler (traduit de l'allemand par Bernard Banoun, Verdier)