Le nombre d'enfants vaccinés au deuxième jour de la campagne de vaccination est encore loin des objectifs. Des centres de vaccination affirment ne pas avoir atteint le quart des objectifs.
La mission est rude pour les agents vaccinateurs. De nombreux parents sont réticents. « On nous force de manière indirecte à le faire. Cela ne nous convient pas, leurs objectifs ne sont pas clairs, j'ai des doutes », témoigne Mevasoa, une mère de famille à Antananarivo qui a décidé de ne pas vacciner ses deux enfants. À Antsirabe, la situation est la même. « Les parents sont réticents par rapport au vaccin de la rougeole injectable», indique le directeur régional de la Santé publique à Vakinankaratra. Des parents d'élèves refusent également de vacciner leurs enfants à l'école. Dans une école de Vakinankaratra, seuls les parents de douze sur cent élèves ont donné leur accord pour vacciner leurs enfants.
Cette campagne de vaccination, qui se déroule du 15 au 19 octobre, soutenue par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation (Gavi), cible quatre millions sept cent vingt mille enfants de 9 à 59 mois à protéger contre la rougeole, et cinq millions cinq cent quarante-six mille enfants de 0 à 59 mois à vacciner contre la poliomyélite, mais aussi à vacciner un million d'enfants avec zéro dose. Laurent Musongo, représentant résident de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), note l'efficacité des vaccins contre la rougeole, qui a tué mille personnes en 2018-2019, et la poliomyélite, qui a affecté trois cent quatre-vingt personnes depuis septembre 2020 jusqu'en juin 2024.
« Le vaccin est le moyen le plus facile et le moins cher qui protège contre des maladies », a-t-il déclaré. Et le ministre de la Santé publique, le professeur Zely Randriamanantany, a encouragé les parents à faire vacciner leurs enfants. « Les professionnels de santé ne vont pas tuer vos enfants», avait-il annoncé.