C'était un jeudi pourtant ordinaire de début octobre. Tôt le matin, je croisai de petits groupes d'écoliers, cheminant de concert par affinités, avec à la main des branches feuillues. Sans doute pour une «leçon de choses» à leur école d'Ambanitsena.
L'exposition «Ravorona» ferme ce jeudi 17 octobre. Dommage qu'elle ne puisse faire le déplacement vers ces écoles primaires publiques de la campagne. J'y ai croisé des enfants de l'école américaine et d'autres du système AEFE. Où étaient les ressortissants des écoles confessionnelles, longtemps refuge d'une certaine éducation au-delà de l'instruction ?
Sous la bannière «Antson'ny Tontolo Miaina» et la houlette de Ihoby Rabarijohn et de Cécile Bourne-Farrell, plusieurs artistes conjuguent avec talent le thème «plus rien ne se perd, tout doit se transformer». L'art plastique, le design, la photographie, la poésie, au service de la protection de l'environnement, et pour magnifier la Nature.
«Ra-Vorona», l'oiseau, les oiseaux sont nos meilleurs agents reforestiers. Hélas, l'humain déboise plus vite que les arbres ne repoussent. Cette équation interpelle particulièrement en cette saison sèche mais nous n'avons toujours pas établi la relation entre la destruction de l'habitat sylvestre et l'absence d'humidité. Les longues queues de bidons jaunes, qui vont rester une signature visuelle de cette époque, ne suffisent pas à nous faire entendre raison écologique.
Urbains, grands et petits, oubliez de couper ou élaguer exagérément les arbres de vos jardins. Ils ne sont pas juste ornementaux mais les soldats de première ligne dans la défense contre la sécheresse et la future désertification. Dans nos villes tellement minérales, de béton, de pavés granite, de gris asphalte, le feuillage des derniers arbres abrite les chants des fodilahimena revêtus de leur jaky lohataona.
C'est comme pour la culture : les meilleures défenses sont à planter dans les mentalités. Mais, le comportement des adultes ayant pris un pli malencontreux, on doit procéder à une éducation à l'envers : sensibiliser les enfants afin qu'ils conscientisent les parents.
Dans mon cher et vieux Collège Saint-Michel, en ce «Grand Amphi DEGS» de ma jeunesse, et partout ailleurs pour une expo itinérante, que n'avons-nous de hauteur sous plafond pour offrir un semblant de ciel au vol de «Ra-Vorona».