Le ministère de la Justice se lance dans la lutte contre la corruption. Des sanctions sont tombées.
Tolérance zéro. Le ministère de la Justice passe aux sanctions. « Plusieurs responsables ont déjà été démis de leurs fonctions », a déclaré la secrétaire générale du ministère de la Justice, Hanitriniaina Belalahy, dans son discours, lundi, pendant la cérémonie de levée du drapeau à la maison centrale d'Antanimora. « Ces responsables font partie du personnel pénitentiaire », nous informe une source auprès de ce ministère. Cette source parle de près d'une dizaine d'agents suspendus. Il s'agirait, entre autres, d'agents pénitentiaires de la maison de force de Tsiafahy, des agents du ministère central. Ils auraient commis des fautes professionnelles « graves » ayant rapport à la corruption.
Moins payés
Le personnel de l'administration pénitentiaire de Madagascar ne disposant pas de président de syndicat, actuellement, c'est un administrateur pénitentiaire qui nous donne son avis.
« Nous admettons qu'il y a de la corruption au niveau des agents pénitenciers. Nous ne la cautionnons pas, mais il y a certaines choses qui doivent être revues, si on veut mettre fin à la corruption. Par exemple, parmi tous les corps qui composent la Justice, nous sommes les moins payés, alors que nous avons le plus dur des métiers. Nous menons la même vie que les prisonniers. 24 heures de garde, dans les quatre mûrs, suivies de 24 heures de pause, et les prochaines 24 heures, nous les passons directement en prison, ainsi de suite. Travailler en milieu carcéral n'est pas facile, surtout face à des individus en conflit avec la loi», lance cette source.
D'autres agents du ministère de la Justice risquent le même sort, voire des sanctions plus lourdes. Selon notre source, des magistrats seront traduits en conseil de discipline. « Ce n'est pas forcément à cause de la corruption », précise notre source. Le conseil supérieur de la magistrature va statuer sur les dossiers de ces magistrats, à la fin de ce mois d'octobre. Le ministère a reçu des plaintes. « Nous allons vérifier ces dossiers. Des mesures seront prises, et le ministère n'accordera aucune tolérance aux personnes reconnues coupables », selon le compte rendu du ministère de la Justice.