Quatre candidats à la conquête de la mairie de Toliara
Ils sont quatre candidats en lice pour briguer la mairie de la capitale de la région Atsimo-Andrefana pour le scrutin du 11 décembre prochain. Deux candidats sont soutenus par des partis politiques et deux autres candidats sont indépendants.
Ils étaient huit au début, huit qui prétendaient succéder à Dédé Vita Sidson ou Dédé Tomira, l'actuel premier magistrat de la ville du Soleil. Finalement, ils ne sont plus que quatre à avoir déposé leur candidature à l'Organe de vérification et enregistrement des candidatures de Toliara 1 ou OVEC, et sans surprise leurs dossiers de candidatures ont été retenus et validés par le CENI le 8 octobre dernier.
Ainsi, ils pourront officiellement s'aligner sur les starting-blocks de cette course vers le « Lapan'ny Tanàna » de Tsimenatse, pour les élections municipales dans cette circonscription électorale prévues le 11 décembre prochain. Dans cette joute électorale, Jean Rabehaja, dit Behaja, portera les couleurs de la coalition au pouvoir, « Isika Rehetra Miaraka aminy Andry Rajoelina » (IRMAR).
Cet ex-député de Toliara 1 et colistier de Roberto Tinoka, dit Toto, lors des législatives du mois de mai dernier, va tenter de revenir à la tête de la commune, car rappelons-le, il a été élu aux municipales du 31 juillet 2015. Toutefois, il a quitté cette fonction pour se présenter aux législatives du mois de juin 2019 et devenir député de cette ville. Dans le contexte actuel, Il continue de bénéficier d'une popularité intacte auprès de la population tuléaroise, avec ses multiples actions sociales.
Son statut d'ex-magistrat, maire de la ville de Toliara, et les travaux qu'il a réalisés avec les partenaires techniques et financiers durant son mandat font de lui un candidat potentiel sérieux pour cette élection. Seule ombre au tableau, et qui colle toujours à la peau de cet ancien sportif de renom, les 16 mois de salaires des employés de la commune urbaine de Toliara impayés durant son mandat.
La plateforme de l'opposition « Firaisankina », dont les Pro-Siteny qui sont la locomotive dans cette circonscription, dispose également d'un candidat de poids dans cette bataille électorale. Et ce, en la personne de Frérot Ralaivahiny ou « L'Homme noir » qui est devenu le candidat de substitution de cette coalition après la déconvenue de Tony Perkins suite aux démêlés judicaires de ce dernier.
Directeur de campagne de Siteny Randrianasoloniaiko lors des dernières législatives, Frérot dit l'Homme noir, bénéficie du soutien indéfectible du vice-président de l'opposition à l'Assemblée nationale. À l'allure où vont les choses, il est certain que les partisans de Siteny vont naturellement se rallier autour de ce candidat de consensus. Son cursus politique plaide également en sa faveur car il est le président des jeunes RMDM et co-président du collectif « Gasy Leo » et vice-président des jeunes musulmans malgaches.
Si les deux candidats susmentionnés semblent légèrement "favoris" pour ravir la place du maire, compte tenu des appuis politiques dont ils bénéficient, les deux autres candidats restants ne sont pas non plus distancés dans cette course et veulent aussi s'affirmer comme des alternatives à l'IRMAR et au Firaisankina. Ils comptent faire valoir leurs atouts pour ne pas jouer les simples figurants.
Les deux candidats indépendants qui ne sont autres que Serge Vital et Gaston Yves d'or, dit Viva, qui, tous les deux, sont issus de deux grandes familles bien connues des Tuléarois. En effet, si Serge est un descendant de la famille Vital, en tant que petit fils du feu Ambroise Vital ou « Lahimena », un ancien commis de l'État de la première république, il est aussi le neveu de Camille Vital, ex-Premier ministre de la transition et actuellement ambassadeur de Madagascar.
Il fait partie en ce moment du gotha des jeunes races politiciennes montantes dans cette ville et se distingue depuis quelques années à travers des actions sociales et sportives. Viva Gaston quant à lui provient aussi d'une famille bien ancrée dans cette ville car il est le fils de feu Victor Gaston, ex-député de Toliara 1 durant la 2e république. Sa longue expérience au sein de cette commune peut jouer en sa faveur car il était durant deux mandats, conseiller municipal élu sous différentes couleurs.
Toutefois, dans cette bataille électorale qui s'annonce acharnée mais pour le moment indécise, les observateurs politiques ne manquent pas de souligner que ce scrutin peut être un potentiel remake des dernières législatives, soit un duel à distance entre Siteny Randrianasoloniaiko, figure de l'opposition, et Roberto Tinoka. Seuls les combattants sur le ring ont changé.