Pour le milieu d'Al-Gharafa, l'équipe nationale n'a pas gagné, mais elle n'a pas perdu non plus. Il a omis une chose importante: nous avons joué contre la 119e nation au classement Fifa.
Avoir 32 ans, c'est l'âge de la maturité pour un footballeur professionnel. C'est l'âge où on devient joueur-cadre, dont la présence importe plus dans les vestiaires que sur le terrain, rien que pour encadrer les plus jeunes. Un âge où on fait monnayer l'expérience plutôt que le talent. Enfin, un âge où on n'a pas besoin de jouer un match entier pour apporter de la plus-value.
Tout cela semble échapper au milieu d'Al-Gharafa, Ferjani Sassi, dont la déclaration, relayée par la page officielle Facebook de la FTF, reflète l'état d'esprit avec lequel lui et probablement certains de ses camarades ont abordé le match retour contre les Comores, avant-hier soir à Abidjan. "Nous sommes venus pour les trois points", a-t-il entamé ses propos, avant d'ajouter: "La chance nous a malheureusement tourné le dos. Par moments, l'adversaire était meilleur que nous. Par moments, c'est nous qui étions meilleurs. Nous avons été menés au score, puis nous sommes revenus dans le match et nous étions même proches de la victoire".
Il aurait dû en rester là !
Jusque-là, les propos de Ferjani Sassi sont cohérents, à la limite de l'acceptable et, d'ailleurs, il aurait dû en rester là, car la chute de son intervention est pire qu'une défaite concédée sur le terrain : " Finalement, dans ce genre de déplacements, si on ne gagne pas, on ne doit pas perdre non plus. Puis, nous sommes toujours leaders de notre groupe et notre destin est entre nos mains.
Nous allons travailler pour nous améliorer avec la promesse que l'équipe nationale livre un meilleur football lors des prochains matchs".
La promesse de faire mieux dans les prochaines sorties ne suffit pas.
Au fait, on ne justifie pas l'injustifiable. Le bilan de la double confrontation contre les Comores est tout simplement catastrophique. D'abord, la défaite à Radès devant notre public sur l'une des deux ou trois véritables occasions créées par l'adversaire sur l'ensemble du match. Une sélection des Comores qui a, d'ailleurs, adopté le même schéma classique à Abidjan : le bloc défensif et la création du surnombre en sa moitié du terrain tout en cherchant, par moments, à surprendre via des contres rapides.
Contre les Comores, 119e nation au classement Fifa (ce qui semble échapper à Ferjani Sassi), l'équipe de Tunisie a eu un mal fou à imposer son rythme et à trouver des solutions pour déverrouiller la défense adverse. Et même si à Abidjan, Elyès Skhiri et Hannibal Mejbri ont été alignés d'entrée, l'arme de la balle arrêtée n'a été efficace que sur le but de Yassine Meriah.
Bref, nos joueurs ont terriblement manqué d'ambition et d'engagement sur le terrain. Ce que doit comprendre Ferjani Sassi, c'est que la victoire aurait qualifié la Tunisie à la phase finale de la CAN du Maroc sans avoir à attendre les deux journées restantes.