Afrique: Les pots pourris d'Oragroup électrocutent l'opération de rachat par VISTABANK

Oragroup, le groupe des banquiers-requins camerounais, a fait une perte de 18 milliards en 2023 et risquerait de tripler, voire quadrupler, selon des indiscrétions parvenues à Confidentiel Afrique du fait des crédits »pourris » et douteux générés annuellement par les filiales sur l'exercice bancaire consolidé 2024.

La banque des »Camers », comme on le surnomme chez le régulateur d'Afrique Centrale COBAC, serait en risque de faillite totale si elle ne lève pas 454 millions de dollars d'ici la fin de l'année. Confidentiel Afrique revient en exclusivité sur les dessous insoupçonnés d'un deal d'avance quasi- foiré avec le racheteur Vista Bank de l'homme d'affaires burkinabè Simon Tiemtoré.

Malgré les multiples tentatives de sauvetage, le navire Camerounais Orabank s'enfonce davantage dans les abîmes. Selon des informations crédibles obtenues par Confidentiel Afrique, plusieurs filiales sont au bord de la faillite, précipitant le départ de hauts cadres de la banque. L'ardoise astronomique des provisions et contentieux judiciaires accentuent la perte en dizaine de milliards de FCFA et met du coup le régulateur du marché COBAC dans un état de ne pas approuver son rachat par Vistabank, le groupe bancaire, propriété de l'entrepreneur burkinabè Simon Tiemtoré.

Ça ne sent pas bon pour le jeune homme d'affaires Simon Tiemtoré et Ferdinand NGON, Directeur Général d'Oragroup, le dernier des Mohicans, ou encore l'oeil-de-faucon de la fatrie camerounaise (William Nkountchou & Vincent Le Guennou) tombés en disgrâce, suite aux différents scandales de la vente avortée d'Oragroup à la Caisse de retraite ivoirienne, perçue comme une manne à piller par la fatrie camerounaise) pour paraphraser le livre de James Fenimore Cooper.

Selon des informations de Confidentiel Afrique, des porteurs américains d'ECP fonds d'investissement, font des pressions pour liquider 12 filiales du groupe bancaire Oragroup pour une valeur estimée a 60 milliards. En principe, un fonds d'investissement ne doit durer plus de 7 ans, le dossier boucle ses 14 ans. Ce qui explique la prudence du régulateur COBAC sur cette transaction qui peine à se matérialiser. Confidentiel Afrique reviendra avec plus de clarté une fois les bilans financiers 2024 seront clôturés en primeur.

Oragroup-Vista Bank, l'impossible lune de miel

Comme l'avait révélé Confidentiel Afrique dans des précédentes éditions, Oragroup, la société mère d'Orabank, fait face à des difficultés financières considérables, avec une perte estimée à environ 18 milliards de francs CFA en 2023. Ces problèmes sont en grande partie dus à une accumulation de prêts » douteux et toxiques » au sein de ses filiales. Ces crédits fragiles augmentent la pression sur Oragroup, et les projections indiquent que ces pertes pourraient tripler ou même quadrupler en 2024, aggravées par des erreurs répétées dans le rapport des résultats financiers.

Ferdinand Ngon Kemoum, le directeur général d'Oragroup, est sous forte pression, alors que la banque tente de stabiliser ses finances et d'éviter la faillite. Une issue désastreuse pourrait survenir, si la société ne parvient pas à lever environ 454 millions de dollars d'ici la fin de l'année pour se recapitaliser.

Le régulateur COBAC reste vigilant

Un rachat proposé par Vista Bank, qui envisage d'acquérir une participation majoritaire dans Oragroup, est actuellement retardé en raison des complications réglementaires, notamment de la part de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC). Ce rachat est perçu comme une bouée de sauvetage, mais la mauvaise gestion des prêts et d'autres problèmes internes pourraient compromettre l'approbation de cette transaction.

Alors que ces problèmes financiers persistent, l'avenir d'Oragroup reste incertain, et l'entreprise devra surmonter de nombreux obstacles pour redresser la situation, en particulier compte tenu des inquiétudes des investisseurs concernant la transparence et la gouvernance du groupe bancaire dont la lune de miel tant annoncée avec Vista Bank, propriété de l'entrepreneur burkinabè Simon Tiemtoré devient quasi-impossible.

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