En Côte d'Ivoire, un mouvement de grève initié depuis le 15 octobre 2024, pour une durée de 72h, par certains syndicats de l'enseignement public, des affaires sociales et du secteur de la santé, se poursuit. Ils réclament notamment le versement de primes trimestrielles. Des discussions doivent être menées entre syndicats et gouvernement ce 17 octobre. En attendant, à Abidjan, certains collèges et lycées du secteur public, tournent au ralenti.
Au lycée moderne de Cocody, dans la capitale économique de Côte d'Ivoire, les élèves s'amusent dans la cour après avoir constaté l'absence de leurs professeurs. Pour certains, les plus studieux décident de rentrer chez eux. « Moi, je compte aller à la maison directement, pour aller m'asseoir et étudier avec mon daron [père, NDLR] », lance l'un d'entre eux.
Plus pragmatique, Sally, une autre élève, pense à son porte-monnaie : « On ne peut pas payer les transports à chaque fois. »
« L'administration se déploie pour traquer des enseignants »
Même constat dressé au lycée classique de Cocody : dans la cour, plusieurs dizaines d'élèves tuent le temps en jouant au football.
Pendant ce temps, du côté de l'administration, des employés relèvent les matricules des enseignants en grève, sous l'oeil attentif du proviseur Fougnigué Coulibaly. « On a commencé avec sept présents sur 60, mais en fin de demi-journée, on était à 15 enseignants », relève-t-il.
Les syndicats réclament notamment le versement de primes. David Biebley, le porte-parole des faîtières éducation/formation, déclare : « Notre revendication principale, c'est la prime d'incitation. À côté de cette prime, nous nous battons contre les violations de la liberté syndicale. Il y a des intimidations. L'administration se déploie pour traquer des enseignants et je pense que ce n'est pas normal. »
« Cette grève est illégale et injustifiée »
Le gouvernement se dit ouvert au dialogue et condamne ce mouvement qui intervient en pleine trêve sociale. Amadou Coulibaly, le ministre porte-parole du gouvernement, tance : « Cette grève, elle est non seulement illégale, elle est injustifiée, puisque le dialogue se poursuit et que les signataires de la trêve sociale continuent les discussions. »
Les discussions entre partenaires sociaux et le gouvernement au sein du comité consultatif démarrent aujourd'hui, avec à l'ordre du jour la question des primes.