Au Sénégal, les inondations constituent un problème majeur pour les populations, particulièrement les agriculteurs. Ce phénomène est dû en partie au dérèglement climatique, mais aussi au fait que des zones auparavant inhabitées à cause de la nappe d’eau que contiennent les sols, sont aujourd’hui devenues des zones habitées.
Cette situation a non seulement engendré des catastrophes telles que les inondations, mais elle a facilité des crues dans certaines localités du pays, comme c’est le cas actuellement du département de Bakel, situé à l’est du Sénégal, où le fleuve a débordé et envahi les concessions des villages environnants.
En effet, ce drame va fortement impacter toute la localité dans des secteurs tels que l’éducation, la santé, l’agriculture et l’économie, car il faut noter que les autorités ne se sont pas préparées face à ce genre de situation.
Selon les médias sénégalais, ces crues sont aggravées par les lâchers d’eau du barrage de Manantali, intensifiant les risques d’inondations dans les zones avoisinantes comme Bakel. En réponse à ces commentaires, M. Abdoulaye Dia, Directeur Général de la Société d’Exploitation de Manantali et Félou (SEMAF) a apporté quelques précisions.
Selon lui, le barrage de Manantali est un barrage pluriannuel, installé sur le fleuve Bafing avec un réservoir de 11 milliards de mètres cubes. Ainsi, l'eau qui arrive est stockée sur plusieurs années. Cette même eau est turbinée pour faire de l’électricité qui est livrée aux 3 pays que sont le Sénégal, le Mali et la Guinée.
« En cas de crues exceptionnelles comme cette année, nous sommes obligés pour des raisons de sécurité, aussi bien pour les ouvrages, notamment le barrage, que pour les populations de faire des lâchers. Ces lâchers se font à travers des vannes disposées sur l’ouvrage pour des raisons de sécurité » a-t-il indiqué.
Par ailleurs, il a rappelé que l’action du barrage sur ce fleuve Bafing ne permet de contrôler que près de 40% de l'ensemble des eaux qui convergent vers le bassin du fleuve Sénégal. Par conséquent, l'OVMS est en train de mettre en œuvre d'autres projets de barrages comme Gourbassy et autres qui permettront de réguler le fleuve, en plus du barrage de Diama qui se trouve non loin de St-Louis, assure-t-il.
Aujourd’hui, l’urgence humanitaire est décrétée à Bakel, car les populations ont besoin de soutien pour sortir de cette situation. Il est impératif que l’Etat trouve des solutions durables à ces catastrophes naturelles. Face à cela, le Premier Ministre M. Ousmane Sonko a annoncé que le gouvernement débloquera 8 milliards de FCFA pour venir en aide aux sinistrés.
En attendant, leur calvaire continue de plus belle, surtout avec les activités scolaires qui risquent d’être suspendues. Les écoles sont utilisées comme abris provisoires pour les sinistrés, causant forcément une perturbation au niveau de l’enseignement. Mis à part cela, toutes les activités de la localité sont pour le moment bloquées. Ainsi, les autorités locales exhortent l’Etat à agir urgemment.